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CI DESSOUS UN POÈME AVEC LES PARFUMS DE LÀ-BAS
Digne de figurer dans les souvenirs
"LES ODEURS DE LÀ-BAS"
Sens-tu le frais parfum de la blanche anisette
Dans le verre embué ? Et celui des brochettes
Aux portes des cafés ? De là bas c'est l'odeur.
Me voici transportée sous l'oranger en fleurs
Des souvenirs, soudain, s'ouvre tout grand le livre
Quand toutes ces senteurs se mettent à revivre,
C'est un ciel éclatant d'azur et de vermeil
Une mer d'émail bleu ondulant au soleil
C'est la vigne naissant au sein des terres rouges
C'est midi si brûlant que l'ombre seule bouge
C'est l'ardente clarté courbant les floraisons
C'est la chaleur, la plage; c'est notre maison.
Respire à pleins poumons cette odeur généreuse
Et vois le bourricot sur la route poudreuse
Qui trotte résigné, chargé de lourds paniers
Qui lui battent les flancs. Retrouve les palmiers
Aux écailles brunies dont la houppe balance
Dans les cieux en fusion la verte nonchalance
Qui, respire bien fort les parfums de là baS
Et tu verras alors, emplissant les cabas
En tunique de sang, la tomate pulpeuse
L'orange ensoleillée et la grappe juteuse
tu sentiras l'odeur des couscous épicés,
Des paëllas fumantes, des piments grillés,
Et l'arôme fruité de notre huile d'olive
La fragrance salée du rouget, de la vive
De la dorade rose au bout de l'hameçon
Dont on se mijotait des soupes de poissons
Vois les figues sucrées emplissant la corbeille
Près desquelles tournoient les friandes abeilles
Délaissant le jasmin langoureux, obsédant.
Nous mordions dans la vie, ensemble, à pleines dents
C'était la joie, le rire, c'était le bonheur !
Le passé contenu dans ces fortes senteurs
C'était les temps heureux, c'était notre richesse...
Car l'odeur de là bas, c'était notre jeunesse
DE LA MÊME MANIÈRE J'AI EU À VISIONNER LE FILM CI DESSOUS
Une petite fille de pied noir,étudiante en audio visuel, a monté un film sur le 5 Juillet 1962 à Oran ,agrémenté de témoignages .
Un souvenir aussi terrible qur terrifiant à visionner et à garder pour ceux qui souhaitent garder trace de cette journée sanglante.
** Pour les disparus d’Algérie
Voici dans son intégralité la très émouvante homélie du R.P. Jean-Paul Argouarc’h
(ancien directeur du village des scouts de Riaumont) prononcée cet été (vendredi
5 juillet) pour les disparus d’Algérie en la paroisse Sainte-Odile à Paris.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Ainsi soit-il.
Je tiens à remercier avec émotion Madame Colette du Cosader de m’avoir demandé de
célébrer cette messe en remplacement de Monseigneur Boz rappelé à Dieu.
Pour évoquer le drame de l’Algérie, il faut entrer dans la blessure, cette blessure profonde, il faut entrer dans le coeur, il faut entrer
dans le Sacré Coeur du Christ, ce coeur broyé et transpercé par les péchés des hommes. « Vous avez blessé mon coeur »,
dit le cantique des cantiques.
Si l’Algérie fut transpercée de part en part c’est pour tuer l’amour qui régnait en Algérie.
L’assassinat du Père Charles de Foucauld s’est déroulé parce qu’il incarnait le Sacré Coeur.
Sa bure blanche était frappée du signe du Sacré Coeur. Il incarnait l’amour du Christ mais aussi cette sagesse et cette lucidité face à l’islam et à la barbarie.
Combien de fois a-t-il mis en garde les autorités face à cet islam fanatique !
Sur les hauteurs de Birmandreis
J’étais à Alger, je revois l’arrestation de mon père par la police politique, je me
souviens de la perquisition de la maison et particulièrement de ma chambre, de mes livres.
Mon père est alors emprisonné, puis expulsé en Métropole. Son crime celui d’avoir défendu ses harkis que l’on s’apprêtait à livrer aux fellaghas.
Ces harkis qui m’appelaient « Le fils du capitaine » et qui étaient mes grands frères à Zéralda. Je me revois au lycée Ben Aknoun où j’ai connu Jean-Yves Molinas
aujourd’hui vicaire général de Toulon et qui a écrit le drame D’une rive à l’autre.
Je revois ma famille sur les hauteurs de Birmandreis, je suis l’aîné d’une famille de neuf enfants. Et puis nos espérances, les barricades, le putsch.
Tous les soirs c’était la prière en famille pour que l’Algérie reste française, c’était la prière de l’Algérie chrétienne et aussi celle de nombreux musulmans.
Nous étions dans l’espérance, on attendait un miracle !
Et puis ce fut le jardin des oliviers, les trahisons, la grande trahison et Gethsémani, le sang sur tout le corps de l’Algérie, sur les quatre diocèses
et puis il y avait l’angoisse,
« Seigneur, Seigneur nous périssons et cela ne vous fait rien », nous avons crié comme saint Pierre dans la barque.
Puis ce fut l’immense flagellation, ces petites boules de plomb qui faisaient éclater tout le tissu de l’Algérie française, tandis que la Métropole restait silencieuse.
Attentats, arrestations, enlèvements, meurtres.
Et puis ce fut le couronnement d’épines, les barrages de barbelés, les tortures, l’agonie et enfin la mise à mort, la crucifixion.
Combien de pieds noirs, de harkis, d’enfants, de femmes furent crucifiés sur les portes de leur ferme. Ce fut la Passion de l’Algérie avec de nouveau Hérode,
Pilate et Judas mais aussi les grands prêtres Anne et Caïphe et les Pharisiens et les scribes et les partisans d’Hérode !
La tunique rouge
« Quand pourrons-nous faire entendre la vérité ?
Notre voix pourra-t-elle percer ce silence assourdissant qui recouvre tous nos morts, tous nos chers disparus ?
Pourrons-nous enfin revêtir tous nos frères disparus de la tunique rouge des martyrs »,
disait Monseigneur Boz rappelé à Dieu et qui devait célébrer cette messe.
Il disait :« Au détour d’un chemin, à l’heure du silence qui s’abattra sur vous, sans doute
viendra de l’au-delà de vous même cette phrase : Caïn qu’as-tu fait de ton frère ? »
Peut être le Cardinal Duval, apprenant l’assassinat des sept moines de Tibhirine, a-t-il répondu avant de mourir à cette question :
« Caïn qu’as-tu fait de ton frère ? » En effet un témoin affirme qu’il aurait dit « Cette nouvelle me crucifie »,
il fut enterré le même jour que les moines cisterciens.
L’exode reste dans nos mémoires. « Non, Paris ne nous a pas pris dans ses bras » et comme à Bethléem beaucoup de portes restèrent fermées, mais heureusement
il y eut de bons Samaritains.
Il y a des fraternités d’âmes, nous sommes les enfants d’un même père et c’est pour cela que vous êtes ici rassemblés dans cette église, pour prier mais
aussi pour affirmer une unité, sans chicaya.
« Nous portons notre mémoire sur notre dos », dit Alexandre Soljenitsyne, c’est vrai les paysages d’Algérie ressemblent à ceux de Palestine.
Où se trouve cette odeur d’encens qui remplissait les églises ? Où sont les orangeraies et les olivaies, les bois de pins d’Alep et les eucalyptus, les chênes
lièges de mon enfance ? Et les fleurs odoriférantes qui embaumaient l’air ? Et ce vent, ce sirocco et ce drapeau qui flottait, taché du sang de tous nos garçons,
de toutes nos filles, taché par le sang d’Hernandez aux jours des barricades, ce drapeau qui a recouvert tant de cercueils, comme les
anciens combattants musulmans qui étaient la garde d’honneur du drapeau de
Mostaganem.
De bons centurions et de bons pasteurs
En quatre ans huit porte-drapeau paieront de leur vie leur fidélité à la France car leur
fierté c’était d’être français. Le 10 janvier 1961 juste après le référendum un tueur réussit à blesser grièvement Belarbi Larbi, d’une balle dans la nuque,
le dernier portedrapeau, il a survécu, mais Benarbi Larbi a gardé le drapeau de la France sur son litd’hôpital en France jusqu’à ce que la mort l’en sépare plus tard.
Le massacre du 5 juillet à Oran fut précédé de celui de Philippeville (20 août 1955) de celui de la mine d’El Halia (28 mai 1957) et de l’atroce massacre
du village de Melouza.
A Oran nous savons ce qu’ont fait le capitaine Khelif, le sous-lieutenant Doly-
Linaudière, le capitaine Croguennec. Il y eut de bons centurions, ceux qui furent l’honneur de l’armée française. Il y eut tous ces prêtres qui sont restés jusqu’au bout et qui furent nos bons pasteurs. Je ne parle pas des porteurs de valises. J’ai connu le Père Delarue avec ses yeux bleus qui laissaient entrevoir le ciel, le Père Dahmar d’origine kabyle qui m’a offert ses ornements sacerdotaux avant de mourir, c’était le curé des barricades, mais son archevêque lui avait interdit de dire la messe sur les barricades.
Nous n’oublions pas aujourd’hui ceux qui furent emprisonnés ou fusillés. « On peut
demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier ! Mais on
ne peut pas lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer », disait le commandant Hélie Denoix de Saint Marc
au président du tribunal qui le jugeait.
Nous n’oublions pas ceux qui sont tombés le 26 mars à Alger, massacrés alors qu’ils étaient sans défense.
Notre amour de l’Algérie est incarné par Desachy, jeune appelé qui a perdu sa jambe dans l’attentat du Milk-bar en 1956, il avait vingt-quatre ans et il est
revenu à Alger avec une jambe artificielle pour s’occuper des jeunes musulmans, c’était cela notre amour de l’Algérie française !
Le jardinier et les racines
Nous sommes au coeur du dogme de la communion des Saints, nous n’avons pas quitté les mystères douloureux parce que notre coeur est broyé mais nous
pouvons entrer dans les mystères joyeux. Je revois Monseigneur Boz me regardant avec douceur, c’était avec le Secours de France, il était retourné
en Algérie pour délivrer ceux qui étaient prisonniers, il sillonnait l’Algérie en bourricot après 1962 et il a réussi à faire des sauvetages, il a toujours gardé l’espérance, mais l’état n’a rien fait après le 19 mars 1962 pour rechercher les disparus, c’est pour cela que nous avons le coeur broyé et que nous sommes ici.
Le combat apocalyptique continue.
Le pape François a dit : « Ne soyons pas naïfs, il ne s’agit pas d’un simple combat politique : c’est le projet de détruire le Plan de Dieu.
Il s’agit d’une movida du Père du mensonge qui veut embrouiller les enfants de Dieu. »
De nos racines arrachées à la terre d’Afrique cherchons à faire de nouvelles plantations.
Les grains tombés en terre d’Afrique portent du fruit. « Le flambeau sera transmis nous en avons l’espérance », disait Alain de Serigny,
le directeur de L’Echo d’Alger. Il faut s’occuper du jardin des âmes c’est-à-dire des petites fleurs, je veux dire des enfants.
Renouvelons le jardin de la Sainte Eglise, même « le désert peut devenir un jardin » dit le psaume.
Marie-Madeleine après la résurrection a vu le Christ, elle a cru que c’était un jardinier mais le Christ est le jardinier de nos âmes, c’est vrai, certes nous
continuons à recevoir des projectiles médiatiques mais petit à petit la vérité va éclater et le grain de sénevé deviendra un grand arbre.
L’avenir de la chrétienté et de la France, ce sont nos familles, notre fidélité, notre amour de la Patrie. Plaçons-nous sous la protection de Notre Dame d’Afrique
et de Notre Dame de Santa-Cruz et faisons vivre ce diocèse de la dispersion, que le Seigneur
aime d’un amour de préférence.
Un seul Seigneur
Une seule Foi
Un seul Baptême
Un seul Dieu et Père
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Ainsi soit-il
Père Jean-Paul Argouarc’h
Sainte-Croix de Riaumont
** SOUVENIRS PHOTOS:
En 1837 Le Maréchal Bugeaud ‘’Gouverneur Général’’, monte une opération militaire pour implanter durablement une colonie
dans la Vallée du SEBAOU et à DELLYS :
Abri naturel, dans une crique adossée à la montagne, protégée au nord par un grand éperon rocheux et ouverte au Sud sur une belle baie abritée
des vents de NO et SE...
A cette époque, ce n’était pas un vrai port, et Dellys n’était qu’une petite ville fortifiée d’une centaine de
maisons et une mosquée dont la population était d’environ 600 indigènes.
En 1845, la ville européenne est crée au sud du village indigène par 200 familles (Métropolitain, Maltais, Italiens et Espagnols)
et une garnison composée d’environ 500 hommes (Infanterie Sapeurs Tirailleurs) .
Le port est considéré comme « La Porte Maritime de la Grande Kabylie ».
On y construit des bâtiments pour assurer la « Direction du Port » et deux débarcadères en bois souvent inutilisables
par forte mer du Nord et de l’Est.
Très vite les aménagements du port se montreront insuffisants et les accès sont souvent bloqués par les marchandises.
L’expansion du port va dépendre des moyens d’accès à Dellys depuis la ‘’Grande Kabylie’’.
Malgré le déclin de Dellys au détriment de Tizi-Ouzou qui devient la sous-préfecture, vers 1880 plusieurs projets de construction
de port et de sa desserte vont naître. Ils portent essentiellement sur la réalisation :
- d’ouvrages maritimes ambitieux,
- de routes vers la Kabylie via Tizi-Ouzou et vers Alger,
- Des services côtiers (Compagnie Transatlantique ),
- Et surtout, au lendemain de guerre 14/18 d’une voie ferrée entre Boghni, Dra-el-Mizan, Azazga, et Dellys.
Cette ligne à voie étroite desservant ainsi les centres de production Agricole et Industrielle de Grande Kabylie.
Vers 1885, La construction des ouvrages portuaires commence. Ils prévoyaient une jetée en blocs de béton allant de la pointe du Nord dirigée
vers le Sud, passant devant la ville. Une cinquantaine de mètres seulement seront construits, utilisés comme abri de pêche
. (surnommé par la suite : le Vieux-Port).
Le développement des industries oléicoles, du liège et minières (baryte), ainsi que la production de fruits et primeurs de la Grande Kabylie
et de la plaine du Sébaou, relance, après la 1° guerre mondiale, le ‘’projet d’un vrai Port’’.
Vers 1920, le nouveau port est réalisé.
Il comprend une jetée de 445 m au Nord avec un terre-plein de 8.500m2. et un môle de 10.000m2 à la place du débarcadère en bois.
Mais compte tenu des développements routiers et ferroviaires entre la Kabylie, la plaine du Sébaou, vers Alger,
entrainant l’abandon des dessertes maritimes sur Dellys, la rentabilité commerciale du port n’est plus assuré :
Le port ne sera alors qu’un magnifique port de pêche et de plaisance.