Bilan de l'année 2010

Statisques de "Météo France" disponibles sur Internet

      Avec une température annuelle inférieure de 0,3 °C à la moyenne de référence 1971-2000, l'année 2010 se positionne en France métropolitaine comme la plus fraîche de ces deux dernières décennies, avec 1996. Pour trouver une année plus froide, il faut remonter en 1987 avec une température moyenne inférieure de 0,5 °C à la normale. Ces températures basses ont d'ailleurs concerné l'ensemble de l'Europe du Nord. Le diagnostic est toutefois très différent à l'échelle planétaire puisque la température moyenne globale de l'année 2010, terres et océans compris, s'annonce comme l'une des plus chaudes des 130 dernières années.
Cumulée sur l'ensemble du pays, la quantité d'eau recueillie en 2010 a été légèrement déficitaire. Mais ce diagnostic global masque certaines disparités : les précipitations ont été inférieures à la normale sur presque toute la moitié ouest du pays ainsi que sur le nord des Alpes et le Jura. A l'inverse, elles ont été excédentaires sur l'Alsace, le sud de la Bourgogne, l'Auvergne, l'est du Languedoc, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Corse.
Les durées d'ensoleillement cumulées sur l'année ont été proches de la moyenne** sur la moitié est du pays, et généralement supérieures à la moyenne sur la moitié ouest.
Plusieurs événements météorologiques remarquables ont jalonné cette année 2010 : de très fréquentes chutes de neige durant l'hiver, la tempête Xynthia les 27 et 28 février accompagnée de surcotes exceptionnelles entraînant de graves inondations, plusieurs épisodes pluvieux remarquables notamment le 15 juin sur le Var puis les 6 et 7 septembre sur le Languedoc et la Provence. Dans les Territoires d'Outre-Mer, deux cyclones ont affecté la Polynésie française : Oli du 1er au 6 février sur les îles de la Société et les îles Australes puis Tomas les 14 et 15 mars sur Futuna.

L'année 2010 mois par mois
**Janvier:
Ce premier mois de l'année a été remarquablement froid : avec une température moyenne mensuelle sur la France inférieure à la normale de près de 2,4 °C, il est le mois de janvier le plus froid de ces vingt dernières années. Dès les premiers jours, le pays a notamment subi une vague de froid marquée avec des températures descendant autour de -20 °C dans le sud de l'Île-de-France. Les précipitations ont été nettement déficitaires sur les deux tiers nord du pays ainsi que sur le Massif central, les Alpes et les Pyrénées-Orientales. Sur les autres régions du sud de la France, elles ont été généralement excédentaires, notamment sur la Corse où les cumuls ont été plus de deux fois supérieurs à la normale. Sur l'ensemble du pays, les chutes de neige ont été fréquentes, particulièrement durant la première quinzaine. Le temps globalement assez perturbé a engendré une insolation particulièrement faible sur le Sud-Ouest et une large moitié est du pays. Seul le Nord-Ouest a profité d'un soleil généreux.
**Février:
Les températures moyennes mensuelles ont été inférieures à la normale sur l'ensemble du pays, plus sensiblement sur la moitié sud que sur le nord de la France. A l'échelle de l'Hexagone, la température moyenne mensuelle se situe 0,9 °C sous la normale. Comme au cours du mois précédent, février a subi durant sa première quinzaine une vague de froid marquée. Les précipitations ont été contrastées : nettement déficitaires sur le Sud-Ouest, elles ont été largement excédentaires sur le Sud-Est et de la Bretagne au Nord - Pas-de-Calais. Plusieurs épisodes neigeux significatifs se sont à nouveau produits durant la première quinzaine de février. L'insolation s'est montrée plus faible que la moyenne sur la majeure partie du territoire, n'affichant un excédent qu'en Bretagne, en Basse-Normandie et sur les Pays de la Loire. Les derniers jours du mois ont par ailleurs vu le passage d'une très sévère tempête baptisée Xynthia de la Vendée au Nord-Est, avec des vents dépassant 150 km/h sur le littoral.
**Mars:
Malgré une troisième décade chaude, la température moyenne sur la France a affiché un léger déficit (-0,3 °C) par rapport à la normale en mars. La pluviométrie de ce mois s'est montrée contrastée. Les cumuls mensuels se sont en effet révélés déficitaires du Finistère à la baie de Seine, du Nord - Pas-de-Calais à l'Alsace ainsi que sur le sud de l'Aquitaine et de Midi-Pyrénées, le déficit atteignant jusqu'à 50 % sur ces régions. En revanche, les cumuls ont affiché un large excédent sur le Languedoc–Roussillon et la Provence, atteignant deux fois la normale. Un épisode neigeux notable s'est déroulé du 7 au 9 mars d'abord en Provence, gagnant ensuite le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. La durée d'insolation a été excédentaire sur la moitié nord de la France, en particulier sur la Normandie. L'ensoleillement a au contraire été déficitaire sur le quart sud-est.
**Avril:
La température moyenne mensuelle s'est montrée très douce avec une anomalie positive de +1,7 °C par rapport à la normale, grâce à une dernière semaine très chaude. Ce sont surtout les températures maximales qui contribuent à cet excédent. Ce mois d'avril 2010 se classe ainsi parmi les plus chauds depuis 1950 mais loin derrière 2007 (+4,3 °C) ou encore 2009 (+2,0 °C). La pluviométrie d'avril a connu un déficit généralisé sur l'ensemble du pays, avec localement des cumuls inférieurs à 30 % de la normale. Les cumuls mensuels les plus faibles ont été localisés de la Gironde à la Lorraine, de la Normandie à l'Île-de-France, sur le Nord, le Languedoc et la Côte d'Azur. La durée d'insolation s'est montrée partout excédentaire. L'ensoleillement a été très généreux dans le Nord-Ouest, atteignant une fois et demie à deux fois la moyenne en Bretagne, Normandie et sur les Pays de la Loire.
**Mai:
En raison d'une fraîcheur omniprésente durant les deux premières décades du mois, les températures moyennes ont connu une anomalie de -0,7 °C. Il faut remonter à 1996 pour rencontrer un mois de mai aussi frais. De nombreux records de froid ont été battus le 4 et le 5 mai dans la moitié sud. Le mois de mai a été généralement sec à l'ouest d'un axe Bordeaux - Charleville-Mézières et, dans une moindre mesure, sur le Limousin et de la Champagne à la Franche-Comté. Par endroits, les précipitations n'ont pas atteint la moitié de la normale. Au contraire, des excédents ont été observés de Midi-Pyrénées au Languedoc-Roussillon et sur le Sud-Est, avec des cumuls dépassant une fois et demie à deux fois la normale. L'ensoleillement a été déficitaire de l'Est au Limousin, tout particulièrement sur l'extrême nord-est où la durée d'insolation a été à peine supérieure à la moitié de la moyenne. En revanche, le soleil s'est montré plus généreux de la Normandie aux Pays de la Loire.
**Juin:
La température moyenne a été supérieure à la normale d'un mois de juin avec une anomalie de +1,1 °C. Les températures ont été plus proches des normales sur un grand quart sud-ouest ainsi qu'en Corse. La pluviométrie de ce mois s'est montrée particulièrement contrastée avec des cumuls mensuels déficitaires du Nord à la Champagne-Ardenne et, dans une moindre mesure sur le Roussillon et la Bretagne. En revanche, les cumuls ont affiché un large excédent sur le Limousin, dépassant deux fois la normale. Le Sud-Est et le Var en particulier ont été touchés par un violent épisode pluvieux le 15 avec des précipitations supérieures à 350 mm en 12 heures et localement supérieures à 5 fois la normale mensuelle. La durée d'insolation a été excédentaire sur la moitié nord de la France, en particulier de la Bretagne à la frontière belge.
**Juillet:
La température moyenne mensuelle s'est montrée élevée avec une anomalie de +1,9 °C par rapport à la normale. Cet écart, globalement plus marqué sur l'est de la France, est dû aux deux premières décades, très chaudes. Juillet 2010 se classe ainsi au 6ème rang des mois de juillet les plus chauds depuis 1900, mais loin derrière 2006 (+4,1 °C). La pluviométrie a connu un déficit marqué sur l'Ouest et le Sud-Est, avec les cumuls mensuels les plus faibles localisés en Aquitaine, de la Vendée à la Normandie, sur le Languedoc et la région Provence – Alpes – Côte d'Azur. La durée d'insolation s'est montrée supérieure à la moyenne sur la totalité du pays. **Août: Les températures moyennes ont été proches des normales mensuelles, légèrement supérieures sur le quart sud-est. L'anomalie à l'échelle du pays est de -0,2 °C. Les précipitations furent déficitaires du Sud-Ouest jusqu'au Var. Des excédents ont en revanche été enregistrés sur le Finistère, la Basse-Normandie et du Pas-de-Calais au Nord-Est avec des cumuls mensuels dépassant par endroits deux fois la valeur normale. Un épisode pluvieux intense a touché l'Est puis le Nord-Est entre le 14 et le 16. La durée d'insolation a été supérieure à la moyenne de la côte landaise au golfe du Lion. Par contre, le soleil s'est montré moins généreux qu'à l'accoutumée sur le tiers nord.
**Septembre:
Le mois de septembre a été plutôt frais cette année avec une température moyennée sur la France accusant une anomalie de -0.4 °C. Cet écart est légèrement plus marqué sur le Nord-Est où il atteint -1.0 °C. Les précipitations ont été assez contrastées selon les régions : la Corse, le Poitou-Charentes et le nord de l'Aquitaine ont connu un mois sec avec des cumuls parfois deux fois inférieurs à la normale. A l'inverse, les pluies ont été excédentaires en Île-de-France, Bourgogne, Champagne-Ardenne et en Auvergne. C'est sur certaines zones des départements du Gard, du Vaucluse et de l'Ardèche qu'on trouve les excédents les plus marqués, conséquence de l'épisode pluvio-orageux intense des 6 et 7 septembre. Sans être exceptionnel, l'ensoleillement a été supérieur à la moyenne sur l'ensemble de la France, plus sensiblement sur l'ouest que sur l'est du pays.
**Octobre:
Malgré des températures contrastées au cours de ce mois, la température moyenne d'octobre est conforme à la normale, très légèrement supérieure à la normale sur les régions proches de la Manche. La pluviométrie mensuelle a été irrégulière. Excédentaire sur le Nord-Ouest, elle a atteint deux fois la normale sur le sud de la Bretagne. Plusieurs épisodes méditerranéens marqués ont également engendré des cumuls dépassant deux à trois fois la normale du sud-est du Massif central aux Pyrénées-Orientales et sur l'extrême sud-est. A l'inverse, le déficit a atteint 50 à 70 % sur les Alpes du Nord ainsi que de l'est du Bassin parisien aux frontières du Nord-Est. L'ensoleillement a été excédentaire sur la plupart des régions, particulièrement de l'Aquitaine au quart nord-est où les valeurs approchent une fois et demie la moyenne.
**Novembre:
Après deux premières décades très douces, une vague de froid généralisée s'est imposée sur la France en fin de mois, générant au final une température moyenne supérieure de 0,2 °C à la moyenne. Les précipitations de novembre ont été contrastées : un déficit a été observé du Poitou aux Vosges, de la Franche-Comté aux Alpes, en Provence et sur la façade orientale de la Corse. En Languedoc-Roussillon, les cumuls n'ont parfois pas dépassé 20 à 30 % de la normale. En revanche, la pluviométrie a atteint une fois et demie la normale en Bretagne et en Aquitaine. La circulation de fréquentes perturbations n'a pas favorisé l'ensoleillement, nettement inférieur à la moyenne. Seuls le pourtour méditerranéen, la Bretagne, la Corse et l'Alsace ont connu des durées d'insolation très légèrement supérieures à la moyenne.
**Décembre:
Les températures ont été exceptionnellement basses au cours de ce mois de décembre ponctué par trois vagues de froid successives. Avec une température moyenne inférieure de 3°C à la normale, décembre 2010 est le mois de décembre le plus froid de ces 40 dernières années. Les précipitations ont été largement déficitaires du Nord - Pas-de-Calais à la Bretagne ainsi que sur le quart sud-ouest, mais nettement supérieures à la normale du Centre à l'Alsace. Compte tenu des températures froides, ces précipitations se sont très souvent produites sous forme de neige. L'ensoleillement a été généreux sur moitié ouest du pays, mais inférieur à la moyenne sur le quart nord-est.
*L'année 2010 au fil des saisons
Hiver (décembre-janvier-février)
Aussi froid que son prédécesseur et avec une température moyenne sur la France de 1,2 °C sous la normale, l'hiver 2009-2010 se positionne parmi les hivers froids, mais non exceptionnels, de ces dernières années. Il s'est cependant singularisé par plusieurs vagues de froid bien marquées, début janvier et mi-février. Concernant le nombre de jours d'observations de chutes de neige, l'hiver 2009-2010 se positionne comme l'un des plus enneigés des 30 dernières années. Les épaisseurs demeurent cependant assez loin des records historiques. Malgré ces chutes de neige répétées, la pluviométrie de l'hiver est restée limitée. Seules les régions méditerranéennes ont connu des précipitations largement excédentaires. A un degré moindre, les pluies ont aussi été supérieures à la normale de la Bretagne au Nord - Pas-de-Calais ainsi que sur l'Alsace. L'ensoleillement a été nettement déficitaire sur une grande partie du pays, sauf sur l'ouest de la France. Les derniers jours de l'hiver ont été marqués par le passage d'une très sévère tempête baptisée Xynthia. De la Vendée au Nord-Est, les vents ont dépassé 150 km/h sur les côtes et les reliefs et ont souvent atteint 120 à 130 km/h en plaine à l'intérieur des terres.
Printemps (mars-avril-mai)
Moyennée sur la France, la température du printemps demeure proche de la normale, avec une anomalie positive de 0,2 °C. La douceur d'avril a contrasté avec la fraîcheur observée en mars et surtout en mai. Ce printemps 2010 a présenté des cumuls de précipitations déficitaires sur la moitié nord et l'ouest du pays. En revanche, les précipitations ont dépassé les moyennes saisonnières dans le Sud-Est, à l'exception de la Côte d'Azur et des Alpes du Sud. L'ensoleillement a été supérieur à la moyenne sur la plus grande partie du pays sauf sur le quart sud-est. Le soleil a été particulièrement généreux sur la Basse-Normandie où les excédents ont approché une fois et demie la normale.
Eté (juin-juillet-août)
Les températures moyennées sur la saison ont été supérieures à la normale avec une anomalie de +0,9 °C, ce qui classe cet été au 10ème rang des plus chauds depuis 1950. Les valeurs ont été généralement plus proches de la normale sur l'ouest du pays. Cet été 2010 a présenté des cumuls de précipitations déficitaires ou proches de la normale sur la façade ouest, de l'Aquitaine à la Normandie, mais pas sur l'ouest de la Bretagne. Le déficit fut également présent du Roussillon à la vallée du Rhône. En revanche, les précipitations ont dépassé les moyennes saisonnières de la Touraine au Nord, du Limousin à l'Alsace et des Bouches-du-Rhône à la Corse. Ces excédents ont souvent été le résultat d'épisodes pluvieux très intenses comme celui du 15 juin dans le Var. L'ensoleillement a été conforme à la moyenne sur la plus grande partie du pays, légèrement inférieur du Centre aux Ardennes. Le soleil a été sensiblement plus généreux du sud de la Bretagne au Cotentin, des Landes au Pays basque et de Midi-Pyrénées au Roussillon.
Automne (septembre-octobre-novembre)
Malgré quelques périodes douces notamment au début d'octobre et de novembre, la température moyenne sur l'ensemble de l'automne est proche de la normale. Comme en 2009, la pluviométrie de l'automne a été contrastée : les précipitations ont été souvent inférieures aux normales des Vosges aux Alpes du Nord et des Deux-Sèvres à l'Indre. Elles ont affiché un excédent sur la Bretagne, l'Auvergne, les Landes, les Pyrénées-Orientales et localement sur le Sud-Est. Ces excédents sont dus à plusieurs épisodes présentant un caractère marqué voire exceptionnel, comme celui touchant Gard et Vaucluse les 6 et 7 septembre. Le soleil s'est montré généreux sur la quasi-totalité du territoire, avec des valeurs plus proches de la moyenne du Cotentin au Nord–Pas-de-Calais et des Pyrénées au Sud-Est.
*Evénements météorologiques majeurs de l'année 2010
Cyclone Oli du 1er au 6 février (Polynésie française)
Une dépression tropicale modérée baptisée OLI, située le 1er février à 1500 km de Tahiti, au nord-ouest des Cook du Sud, s'est dirigée vers l'archipel de la Société en devenant forte le 2 février. Frappant l'île de Mopelia durant la matinée du 3 février, Oli est devenue cyclone tropical en fin de la journée. Les vents près du centre étaient alors supérieurs à 120 km/h, avec des rafales à 170 km/h et une pression minimale de 974 hPa. La nuit suivante, Oli a circulé au plus près de Tahiti, à environ 300 km de l'île sur laquelle les rafales ont atteint 85 km/h à Faa'a. En journée du 4 février, Oli s'est déplacé vers le sud-est, atteignant au maximum de son évolution le stade de cyclone tropical intense. La pression minimale était alors estimée à 925 hPa ; les vents près du centre étaient estimés à 180 km/h avec des rafales à 200 km/h. Oli a commencé à faiblir en soirée du 4 février en se décalant vers l'archipel des Australes du Nord. Il y a généré une forte houle (8 à 9 m. de hauteur) et une surcote de 1,5 m. En fin de nuit suivante, l'œil du cyclone a circulé à la verticale de Tubuai où le vent maximal mesuré a atteint 170 km/h. Oli a perdu son caractère cyclonique pendant la nuit du 5 au 6 février avant d'évacuer la Polynésie française. Il se situe parmi les cyclones les plus intenses depuis 30 ans avec Orama (1982), Veena (1983), Osea (1997) et Kim (2000).
Tempête Xynthia les 27 et 28 février
Sans être aussi exceptionnelle que les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 ou que Klaus en janvier 2009, une violente tempête, baptisée Xynthia, a durement touché la France les 27 et 28 février après avoir frappé le Portugal et l'Espagne. Remontant vers le golfe de Gascogne en fin de journée du 27 février, balayant la Galice et le Pays basque espagnol, elle a touché les côtes atlantiques françaises dans la nuit du 27 au 28 février, au maximum de son creusement (969 hPa), avant de poursuivre sa route vers le nord de la France. Après la France, ses vents violents ont frappé le sud-est de l'Angleterre, la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et les Pays-Bas. Les rafales de vent les plus fortes ont touché une large bande du territoire, de la Charente-Maritime aux Ardennes. En bordure de la dépression, des vents violents ont aussi été observés dès l'après-midi du 27 février en montagne, au pied des Pyrénées, ainsi qu'en vallée du Rhône. Les rafales maximales relevées en plaine ont atteint 160 km/h sur le littoral et de 120 km/h à 130 km/h dans l'intérieur des terres. Xynthia a produit des élévations importantes du niveau de la mer, qui, en phase avec une marée haute à fort coefficient, ont causé des phénomènes de submersion exceptionnels sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime. Provoquant la mort de 53 personnes, Xynthia est la tempête la plus meurtrière en France depuis décembre 1999.

Cyclone Tomas du 12 au 16 mars sur Futuna
La dépression tropicale modérée baptisée Tomas, située le 12 à 270 km au nord de Wallis, s'est décalée vers le sud-ouest en se renforçant, atteignant le stade de dépression tropicale forte durant la nuit du 12 au 13 mars. Elle est passée au stade de cyclone le 14 mars à la mi-journée, localisée alors à 150 km à l'ouest-nord-ouest de Futuna, avec une pression estimée en son centre de 972 hPa. Le cyclone a circulé en fin de journée au plus près de l'île, à une distance d'environ 140 km. Une évaluation des vents les plus forts sur la côte nord de Futuna indique des valeurs de 90 à 120 km/h en vent moyen et des rafales comprises entre 130 et 170 km/h. Le 15 mars, Tomas s'est décalé vers le sud pour évoluer entre les îles Fidji et Futuna. En milieu de journée, sa pression minimale est estimée à 930 hPa. Tomas a causé beaucoup de dégâts sur les habitations et détruit 80 % des cultures vivrières de Futuna.
Episode pluvieux exceptionnel le 15 juin sur le Var
Des précipitations exceptionnelles ont affecté la région Provence-Alpes–Côte d'Azur du 14 juin au soir jusqu'au matin du 16 juin. Issues de masses d'air chaudes au sud du bassin méditerranéen, de fortes pluies ont pris un caractère instable et orageux lors de leur passage au-dessus de la mer. Le département du Var a particulièrement été touché par ces fortes pluies continues, engendrant des cumuls atteignant ou dépassant localement 400 mm dans la région de Draguignan. Les bassin versants de la rivière Nartuby et du fleuve Argens ont recueillis les précipitations les plus intenses, entraînant des crues catastrophiques, causant le décès de 25 personnes.
Décembre exceptionnellement froid et neigeux
Avec une température moyenne inférieure de 3°C à la moyenne de référence 1971-2000, décembre 2010 est le mois de décembre le plus froid de ces 40 dernières années, devançant décembre 1970 (-2,6 °C) et décembre 1975 (-2,4 °C). Le mois a été ponctué de trois épisodes froids accompagnés de chutes de neige fréquentes et parfois abondantes. Les températures déjà très basses fin novembre le sont restées les premiers jours de décembre, descendant localement jusqu'à -10 °C sur la moitié nord du pays. Après un bref radoucissement autour du 7 décembre, le froid s'est ensuite installé pour une dizaine de jours avec des températures atteignant -15 °C à -16 °C en fin de période sur certaines régions. Après un nouveau et bref radoucissement autour du 22 décembre, le froid a fait son retour pour Noël. Le 26 décembre, des températures autour de -18 °C ont été relevées dans le Nord-Est. Ces épisodes froids ayant été accompagnés d'un temps assez perturbé, les chutes de neige ont été particulièrement fréquentes et la neige a souvent tenu au sol. De telles conditions neigeuses en décembre n'avaient pas été observées depuis 30 ans au moins sur de nombreuses régions, notamment en Ile-de-France. A Paris-Montsouris, il a neigé quatorze jours dans le mois et une couche de neige de plus de 1 cm a été observée à seize reprises, l'épaisseur de neige au sol atteignant même 12 cm le 8 décembre. Ces valeurs constituent toutes les trois des records pour un mois de décembre à la station de Paris-Montsouris, sur la période 1980-2010.