B I E N V E N U E
chez Nous Z ' AUT '









Musique d'"Ennio Moricone": "Il était une fois dans l'Ouest...."
ou "Il était une fois en Algérie..."

(En partie) Extrait de Guerre d'Algérie

"Ce n'est pas être Passéiste que de se rappeler..."

1963



Avant de passer aux événements au jour le jour de 1963: Je vous invite à visiter virtuellement notre pays...
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Visite du site d'Yves JALABERT


Situation de l'Algérie aprés l'Indépendance...
**LA POHIBITION:

Depuis l'Indépendance, la consommation de l'alcool avait fortement augmenté, et le gouvernement, sous l'influence du ministre des Habous (biens du culte musulman), prend la décision islamique et sage d'interdire la consommation de l'alcool.
Les Musulmans ne sont pas contents et disent que du temps des Français ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient.
Car on assiste à ce spectacle amusant que, pour avoir droit à l'anisette sacrée, certains doivent montrer ... leur carte d'identité.
Il y eut aussi l'opération "cireurs".
On décide que cette trace honteuse du colonialisme doit disparaître: l'homme doit cesser d'être à genoux devant l'homme.
Un matin, la police rassemble tous les cireurs pour les envoyer à l'école.
Mais le cireur n'est pas seulement le produit du colonialisme, il est aussi celui de la misère.
Et celle-ci a-t-elle disparu parce qu'on supprime les petits métiers?


**LE VOILE:

Les femmes attendaient que la Révolution leur apportât une libération que la France n'avait pas voulu tenter.
Pendant l'été 1962 on vit, en effet, un grand nombre de jeunes filles et de femmes circuler sans voile.
Puis, commencent les premiers incidents: les femmes dévoilées sont injuriées par les hommes et poursuivies.
Des articles demandent le retour aux traditions.
La vieille jalousie de l'Oriental ne s'est pas laissé surprendre.
Mais les femmes sont tenaces et, en 1967, elles tentent de sortir, dévoilées ... dans les grandes villes. Pour avoir participé à une émission de la Télévision française, trois jeunes femmes algériennes, qui protestaient contre le sort tragique réservé à la femme par Boumediene, ont été emprisonnées et privées de leur emploi!


**L'ORIENT S'INSTALLE:

Les services publics se réorganisent lentement, mais, bien souvent, la bonne volonté ne peut suffire à remplacer la compétence.
La physionomie des villes se transforme peu à peu.
Les magasins élégants, spécialement les magasins d'articles féminins, ferment:
il n'y a plus de clientes.
Ils sont remplacés par des produits orientaux, des marchands de beignets, des palissades.
Les métiers traditionnels font leur réapparition au coin des rues:
marchands de pastèques, de "calentica" de fruits installés sans ordre, à la fantaisie du propriétaire du "fonds".
Les grands immeubles modernes sont à peu près vides:
peu à peu de pauvres hères s'y installent, y apportant leur mode de vie primitive.
Comme les factures sont impayées il n'y a plus ni gaz ni électricité.
On installe des "kanouns" ou fourneaux à charbon de bois.
Par jeu, les enfants montent dans les ascenseurs qui, bientôt, refusent de fonctionner.
Après la disparition de Ben Bella, on lira dans le journal la République, qui a pris la place du nôtre, des descriptions dantesques de ces immeubles où les commodités se trouvent sur les paliers.
L'ordre revenant, on essaie de faire payer ces nouveaux locataires.
Comment le pourraient-ils? Ils n'ont rien.
Alors on les expulse et on clôt les portes des cités.
Ainsi, en plein centre des villes, de grands ensembles vides montent-ils, la nuit, la garde, immenses silhouettes que n'éclaire plus aucune lumière.
Le peuple ne comprend plus.
On lui avait dit que les Français partis, qui prélevaient toute la substance de leur pays, ils vivraient comme eux.
Ils ont pris les voitures, les appartements.
C'était facile.
Mais les Français, en partant, ont emporté le premier des biens, le travail.

**L'AUTOGESTION:

Les problèmes économiques demandent des solutions urgentes.
La plupart des usines sont arrêtées, les trois quarts des domaines agricoles n'ont plus de gérants.
Malgré la disparition d'une partie de la demande, les prix ne cessent de monter, l'offre étant de plus en plus rare.
Le nouveau chef de l'Etat algérien se penche d'abord sur le problème agricole.
Il lance, dans tout le pays, une vaste campagne des labours et promet une réforme agraire progressive.
Les premiers comités de gestion voient le jour.
Les fellahs sont déçus: pour eux, la révolution c'était le partage des terres.
Demeurer employés par un comité ne les satisfait nullement, d'autant plus que les salaires, déjà diminués, sont irrégulièrement payés.
Le travail s'en ressent. Un ancien ouvrier agricole qui demandait de lui trouver du travail en France dit: "Quand il y avait le patron, je touchais 1050 francs par jour.
Aujourd'hui, j'en ai 350. Alors, tu comprends, j'en fais pour 200."
On reconnaissait à l'agriculture algérienne un haut degré d'industrialisation.
Elle avait besoin de spécialistes et de techniciens. Les spécialistes sont partis.
Le matériel, mal entretenu, se détériore rapidement.
Aucune statistique n'étant plus publiée, il est difficile de savoir où en est aujourd'hui la production.
D'après le rapport du Groupe Algérie du patronat français: " Sur 350 000 hectares de vignes, 200000 environ ont plus de vingt-cinq ans, car rien, évidemment, n'a été remplacé depuis 1960.
" 50 000 hectares de vignes jeunes sont tellement mal traitées qu'elles ne produisent pas et sont en cours d'arrachage.
II reste environ 100000 hectares de vignes en production, ce qui laisse mal augurer des prochaines récoltes d'Algérie.
D'ailleurs, la récolte a été de 5 millions cette annéecontre 13 à 17 millions d'hectolitres avant l'Indépendance.
En 1966, le trafic général de l'Algérie par le port de Marseille est redevenu ce qu'il était en 1913
(le Monde, 3 février 1967).
"L'arrachage va donc amener de nouvelles cultures beaucoup plus simples, telles que la betterave et d'autres produits.
Quand on pense qu'un hectare de vigne représente quelque 90 jours de travail par an, contre quinze jours environ pour les cultures de remplacement, on se fait une rapide idée de la perte de salaires agricoles qui va en résulter (près de onze milliards).
"La situation est aussi grave dans les agrumes où pour 39000 hectares en plein rapport avant 1962, la moitié ont déjà plus de quinze ans, et il n'existe aucune pépinière dans toute l'Algérie.
La production baisse sans cesse, elle est déjà au tiers de celle de 1961, alors que celle du Maroc, à l'inverse, ne cesse de progresser."
Les problèmes de la commercialisation sont encore plus difficiles à résoudre et augmentent le déficit. Le 12 novembre 1966, Boumediene déclarera à Berrouaghia (dépêche A.F.P.):
"Le manque d'organisation et la mauvaise gestion ont fait que notre pays
- qui était hier au rang des pays exportateurs
- s'est trouvé dans l'obligation d'importer du blé de l'étranger."
Pour fonctionner, le socialisme doit s'appuyer soit sur un sens civique exceptionnel, soit sur un régime policier intraitable.
Les peuples méditerranéens, par essence in individualistes, ne sont pas prédisposés à admettre sans une longue préparation la primauté de l'intérêt de l'Etat sur celui des particuliers.
Reste le régime policier.
Mais ce n'est pas le cas. Ou, tout au moins, le régime policier qui petit à petit s'installe est uniquement politique et se soucie fort peu de productivité.

**L'ENSEIGNEMENT ET SES PROBLÈMES:

Un des plus importants efforts de l'Algérie nouvelle et l'un des plus honorables est consacré à l'enseignement.
Les déclarations se succèdent annonçant qu'en peu de temps tous les enfants seront scolarisés.
Mais, là comme ailleurs, les difficultés de la tâche sont accrues par les conditions mêmes de l'Indépendance.
Les instituteurs et les professeurs français sont en partie remplacés par des coopérants.
Ceux-ci, convaincus par la mystique d'extrême gauche et sur les instructions formelles du "Parti", viennent faire œuvre humaine ... et politique, les hauts salaires n'étant qu'un des éléments secondaires de leur décision.
Très vite, ils doivent se rendre à l'évidence:
l'Algérie est ravie de les voir arriver, mais elle entend limiter leur action à leurs fonctions professionnelles.
L'Algérie n'a pas besoin de leurs conseils qu'ils soient politiques ou même éducatifs.
Quant aux salaires, étant donné la désorganisation administrative et le dénuement financier, ils ne sont pas, ou sont très irrégulièrement payés.
Il faut un accord avec le gouvernement français, qui se substitue au gouvernement algérien, pour que tout rentre dans l'ordre.
Les difficultés de recrutement du personnel de la coopération sont de plus en plus grandes.
"On a supprimé les cadres du pays pour les remplacer par des coopérants venus au début par prosélytisme de gauche, puis attirés par les hauts salaires.
Aujourd'hui, ce sont surtout les militaires qui passent ainsi leur service plus agréablement que dans une caserne.
II faut donc que la relève soit faite par des enseignants arabes.
Mais comment l'improviser? II est facile de donner le titre de professeur:
c'est insuffisant pour en acquérir la compétence.
Aujourd'hui, l'éducation primaire est, avant tout, l'œuvre de simples "moniteurs". On s'imagine la qualité de l'enseignement et la valeur des élèves. Dans l'enseignement secondaire et supérieur le même problème existe.
Boumedienne dira que deux cents médecins algériens, trouvant les salaires de leur pays trop bas, exercent leur précieuse profession ... dans la banlieue parisienne.
A la pénurie de maîtres et de professeurs français va s'ajouter la tentation d'un retour à l'Islam.
On peut comprendre cette recherche d'une "personnalité évanouie ou tout au moins tenue en lisière depuis plus de 132 ans".
Mais que signifie, sur le plan de l'éducation, le retour à l'enseignement traditionnel de l'Ecole coranique?
N'ayant pas évolué depuis des siècles, celle-ci ne développe que la mémoire par la répétition des textes sacrés, c'est-à-dire qu'elle se refuse à la culture moderne, toute faite de curiosité, de doutes, de remise sans cesse en cause du dogme, quel qu'il soit.
L'Islam tourne en rond.
Comment croire que les prochaines promotions issues de ces écoles puissent être à même de se battre avec les problèmes d'une économie moderne?
Comment croire qu'un enseignement fondé sur le respect de la lettre puisse préparer les esprits à une culture scientifique faite d'interrogations?

***A partir du sommaire de cette page ci-dessous, et en cliquant sur la souris vous pourrez atteindre directement le paragraphe concerne...


SOMMAIRE:

01: JANVIER 1963

02: FEVRIER 1963

03: MARS 1963

04: AVRIL 1963

05: MAI 1963

06: JUIN 1963

07: JUILLET 1962

08: AOÛT 1963

09: SEPTEMBRE 1963

10: OCTOBRE 1963

11: NOVEMBRE 1963

12: DECEMBRE 1963








JANVIER 1963

Début Janvier 1963

Dans leurs rapports sur le moral pour 1962, les Commandants de Corps d'armée jugent négatives leurs capacités d'intervention .
Le général de Belenet estime que le Corps d'armée d'Oran n'est apte à remplir que des opérations de portée limitée, et le général Kergaravat déplore à Constantine "la présence inutile de l'armée, qui ne peut enrayer l'exode ni s'opposer aux exactions" ; son aptitude à l'intervention est nulle dans le bled.
Le rapport le plus pessimiste, et le plus lucide, est celui du général Le Masson à Alger, dont les grandes lignes sont les suivantes:
- impossibilité de remplir la mission de protection des personnes et des biens dans le cadre des directives de prudence données,
- inquiétude et sentiment de culpabilité s'agissant du sort des européens et plus encore des harkis livrés sans défense à la vengeance d'Algériens fanatiques.
Beaucoup ne comprennent pas les mesures de prudence qui leur interdisent pratiquement d'aller leur porter secours, et estiment que la présence de l'armée, est inutile,
- le militaire du rang partage avec ses cadres les sentiments d'indignation, voire d'écoeurement devant le sort réservé aux anciens harkis et aux européens,
- aptitude du Corps d'armée à remplir une mission dans un cadre limité, de caractère théorique:
- mission d'apaisement dans un espace réduit autour des axes et des cantonnements,
- mission de protection illusoire, l'intervention ne pouvant être faite préventivement, elle se réduit au recueil des personnes menacées" .
Le Commandant supérieur s'efforce de nuancer cette sévère franchise.
Dans une lettre au ministre qui lui demande confirmation de cette incapacité d'intervention, il nie le 15 octobre que les unités soient étroitement limitées dans leurs déplacements;
les chefs de corps ont en effet toute initiative pour conduire leurs activités d'instruction.
Mais il reconnaît que "le moral des cadres est affecté par les crimes commis contre nos ressortissants et les harkis".
Il note qu'en juillet 1962, "certaines unités ont tenté d'aller chercher les ex-supplétifs, et de les transporter".
Mais il fait remarquer qu'après le "déchaînement de la population en novembre et décembre 1962, les exactions ont diminué en janvier" .
15 Janvier 1963
Création de la cour de sûreté de l'état énième juridiction d'exception, destinée spécialement aux auteurs de l'attentat du petit Clamart . Leur procés commencera le 28.
La France accorde à l'Algérie une aide de trésorerie de 250 millions de francs
18 Janvier 1963
Un mouvement massif de milliers de Pieds-Noirs liés à la péninsule par la nationalité ou l'ascendance, de réfugiés désemparés et remplis d'amertume vis-à-vis de la métropole, se produisait depuis le printemps.
Fondé sur les proximités historiques et géographiques entre les deux rives, en particulier le Levant et l'Oranie, cet exode était entretenu par l'absence de restriction policière ou douanière, par l'accueil chaleureux, par les facilités d'installation, par la modestie du coût de la vie et la possibilité de faire fructifier un modeste capital.
Tous les récits font état de la chaîne de solidarité humaine qui entoura les arrivants.
"Les autorités alicantines ont fait merveille... Boissons, sandwiches, aide pécuniaire... Mille attentions ... Inoubliable réception qui mit du baume au coeur".
Plusieurs dizaines de milliers de réfugiés ont débarqué dans ce port, souvent en transit, d'autres sont venus s'établir après un détour dans une région plus industrialisée de la péninsule ou une tentative infructueuse en métropole.
Un flux important s'est aussi dirigé vers Madrid et Saint Sébastien, un millier de personnes se répartissant enfin entre Bilbao, Séville et Palma de Majorque.
Il n'en reste pas moins que le mouvement de migration vers Alicante et sa province a été exceptionnel par son ampleur et sa concentration spatiale, créant une communauté durable dont la quantification n'est pas chose aisée.
Des chiffres élevés ont été avancés
-15000 pour la ville d'Alicante, 30000 pour la province
- et 50000 pour l'Espagne
et sont devenus des références.
Selon les renseignements fournis confidentiellement à la représentation diplomatique française par les services provinciaux de la Sûreté espagnole ,en 1967, 29000 personnes sont arrivées d'Algérie dans la région d'Alicante entre 1958 et fin 1965:
11 000 Espagnols, 13 000 étrangers
- français à 90% soit près de 11700 - et 4900 doubles nationaux;
Cette colonie avait un niveau socio-économique modeste de petite classe moyenne à l'image de la société coloniale; le petit commerce a été favorisé par les banques pour combler la carence des activités tertiaires dans la péninsule.
Les plus dynamiques ont trouvé dans le décollage économique de l'Espagne des années 1960 un terrain favorable à leur tempérament de pionnier:
24 Janvier 1963
Ben bella raconte les harkis, dans une interviouwe, voici la déclaration de M. Ben Bella au correspondant d'Europe N° 1, le 24 janvier 1963 :
"Le problème des harkis ne saurait être résolu par leur envoi en métropole, chacun d'entre eux ayant au moins cinq ou six personnes à charge.
Ils iraient grossir en France le lot des travailleurs algériens, aggravant les difficultés de ceux-ci.
De toute façon, ils restent des citoyens algériens malgré eux, malgré ce qu'ils ont pu faire ces dernières années.
Je reconnais que les harkis qui se trouvent dans leur douar d'origine sont en butte à ceux qu'ils ont combattu et doivent être protégés.
C'est pourquoi certains ont été mis dans des camps.
Ce qu'il faut, c'est absolument éviter que les DÉPASSEMENTS qui ont pu se PRODUIRE se perpétuent... "

Tout le monde est d'accord, sauf les harkis.
26 Janvier 1963
Un charnier d'une trentaine de cadavres, européens enlevés, est découvert à Ben Amri, près de Maison Blanche.
Pas une seule média ne relève le fait.
30 Janvier 1963
Signature entre Amar Ouzzegane et J. de Broglie, ministre français en charge de l'algérie, un accord réglant le sort des propriétés françaises.
"Nous voudrions, déclare le ministre algérien de l'Agriculture
- sans aucune démagogie
- que les colons français qui sont restés en Algérie y demeurent jusqu'à l'expiration de la réforme agraire et même après, parce que nous voudrions disposer de leurs qualités techniques d'organisation et profiter de leur riche expérience ...
Certains d'entre eux ont parfois mieux assimilé la révolution algérienne que certains grands propriétaires fonciers arabes."
Par ailleurs...:
1 Janvier 1963
Le " Nouveau Franc " retrouve l'appellation " Franc " il a été crée le 28 décembre 1958 par le Général de Gaulle et mis en circulation le 01 janvier 1960
14 Janvier 1963
De Gaulle s'oppose à l'entrée de la Grande Bretagne dans la CEE.
Dans une conférence de presse retentissante, il explique que la Grande -Bretagne « n’est pas prête à entrer dans le marché commun », elle est plus favorable à une alliance avec les Etats-Unis qu’avec l’Europe.
De Gaulle craint surtout l'influence des USA sur la GB.
22 Janvier 1963
De Gaulle et Adenauer signent le traité de l'Élysée de coopération Franco-Allemande il met fin à une rivalité séculaire et constitue la clé de voûte de la coopération entre les deux pays.
Il concerne la politique extérieure, la sécurité, la défense, les langues, les échanges entre jeunes et les sciences
23 Janvier 1963
La France annonce la fabrication en série de la bombe atomique A (fission) (bombe hydrogène H fusion, thermonucléaire)










Février 1963

2 Février 1963:

Le colonel Jean Bastien Thirry, au début de son interrogatoire lors de son procés lit une déclaration qui constitue la justification de son action.
Déclaration de Bastien Thiry que je vous recommande de lire:
Sur ce même site vous pourrez avoir la version "Audio" qui dure 28 minutes Le cercle créé par sa femme, depuis animé par ses filles, diffuse aussi un émouvant enregistrement pirate de cette déclaration.
Outre maître Tixier Vignancourt, chargé de présenter l'action de De gaulle en algérie comme justificatif de la révolte des membres du commando, et maître Le Coroller chargé de démontrer que la cour de circonstance était illégale, chaque accusé (9 présents) a "droit" à un avocat. Dans une démarche curieuse (pour avoir accès au dossier?), les francs maçons ont demandé que les deux grandes obédiences aient un representant. Il s'agira de maître Engrand pour le grand orient et de maître Dupuy pour la grande loge.
8 Février 1963:
L'ambassade de france, renseignée par ce qui reste de troupes françaises en algérie, remet aux membres de la mission de la croix rouge internationale une liste de 25 camps de concentration où se trouvent des harkis, et une liste nominative des harkis qui s'y trouvent.
Ceci ne servira à peu près à rien, seuls quelques centaines seront libérés.
Le comité des affaires algériennes du 8 février "prend les mesures nécessaires pour que les fonctionnaires en poste en algérie soient payés régulièrement à partir du premier Mars ".
En bon français le gouvernement prend en charge ces traitements, devant l'incapacité (ou la mauvais volonté) du gouvernement algérien de les assurer.
15 Février 1963:
La police annonce un nouveau triomphe, un complot destiné à assassiner De gaulle au fusil à lunette lors d'une visite à l'école militaire est déjoué.
Si cette tentative a bien été montée par Wattin ("la boiteuse") un des rares activistes encore actif, elle a été dénoncée dès l'origine par un des comploteurs, et n'a jamais eu la moindre chance d'aboutir. Elle servira néammoins à "justifier" la mise à mort de Bastien Thiry, l'enlevement d'Argoud, l'acharnement contre Bidault et Soustelle.
Le commandant Robert Casati meurt dans la prison de fresnes, faute de soins.
Des années plus tard un "dédommagement" sera accordé à son épouse.
Prorogation de la cour militaire de justice par l'Assemblée national malgré l'opposition du Sénat
22 Février 1963:
A Orleansville, une mère dont les deux fils avaient été enlevés, vivait jour après jour depuis plus de trois mois le calvaire des parents qui voient s'amoindrir chaque minute l'espoir de retrouver leurs enfants mais attendent un miracle et pensent que partir serait tuer une seconde fois les victimes en acceptant d'entériner leur mort. Elle apprit que des délégués de la Croix Rouge chargés d'enquêter sur les enlèvements venaient d'arriver à Orléansville. Elle se rendit à leur bureau.
On lui répondit que les délégués étaient à la piscine. Elle y courut.
On lui répondit: " Mais tournez la page, madame. Ils sont tous morts! "
Et comme la malheureuse mère se refusait à "tourner la page", selon l'odieuse expression des baigneurs, comme elle osait insister, questionner, les délégués lui dirent qu'ils ne tenaient pas à être enlevés à leur tour au cours d'éventuelles enquêtes dans les "djebels".
Ils accomplissaient un voyage d'agrément sur les terres de soleil endeuillées.
21/23 Février 1963:
Le 21 février 1963, une réunion a lieu à l'Ambassade de France à Alger concernant les disparus.
Le 2éme bureau de l'Etat -Major interarmées y assiste. Cela n'est pas nouveau: depuis l'indépendance de l'Algérie, l'Ambassadeur réunit régulièrement ses collaborateurs pour saisir l'évolution des enlèvements et disparitions des Européens!.
Cependant, pour la première fois, on a un chiffrage officiel des " Disparus ".
D'après l'ensemble des renseignements possédés par l'Ambassade, "il y aurait en tout 1 850 Européens disparus" imputables au FLN" entre le 19 mars 1962 et le 31 décembre 1962 dont:
- 823 disparitions entre le 19 mars et le 1 juillet 1962
- 975 disparitions entre le 1 juillet et le 31 décembre 1962 "

L'Ambassade reconnaît donc qu'il y a eu davantage d'enlèvements et de disparitions sous l'Algérie indépendante que pendant la période dite de l'Exécutif provisoire.
Au cours de cette réunion, il est également décidé que la Croix-Rouge, qui vient d'obtenir l'autorisation du gouvernement algérien pour mener des recherches sur les disparus européens, "porterait ses efforts sur les disparus d'après l'indépendance espérant retrouver la trace d'environ 200 d'entre eux".
Cependant, deux décisions, en apparence contradictoires, vont être prises.
*D'un côté, les services de l'Ambassade s'engagent à établir un suivi chiffré des disparus mois par mois
*mais d'un autre côté, l'idée maîtresse de l'Ambassade est "de faire disparaître le mythe des survivants" auprès des personnes qui recherchent leurs proches et auprès des associations de rapatriés qui ne cessent d'interpeller le pouvoir politique.
"Faire disparaître le mythe des survivants" n'empêche toutefois pas l'Ambassade de tenir un décompte extrêmement précis des exactions commises contre les personnes civiles européennes et cela tous les deux mois de février 1963 à janvier 1964.(voire:Jean-Jacques Jordi "Un silence d'état")

25 Février 1963:
Les services spéciaux français enlèvent le colonel Argoud à Munich et le livrent à la préfecture de police de Paris, non sans l'avoir menacé de mort et de torture en cours de route.
La bonne presse (le monde, l'huma...) raconte qu'il s'agit là du résultat de dissentions au sein de l'OAS entre facistes et royalistes.
Citons la déclaration de Georges Bidault: J'ai la conviction que le Colonel Argoud a eu la vie sauve au fait que toutes les rivières étaient gelées et qu'on ne pouvait pas, à la sauvette, faire un trou dans la glace au bord de la route.
"Autrement dit, cet enlèvement aurait fort bien pu se muer en assassinat comme ce fût le cas pour tant d'autres.
En décembre 1963, la -Cour de Sûreté de l'Etat", aussi servile que dévouée, condamna le Colonel Argoud à la détention criminelle à perpétuité. Il resta 7 ans en prison et n'en sortit que grâce à la "grande peur" de mai 1968 qui engendra l'amnistie .
Par ailleurs...:
6 Février 1963:
La France et l'Espagne décident de renforcer la coopération militaire
11 Février 1963:
Les Beatles enregistrent leur premier album "Please Please Me" en moins de 10 h, sortie le 22 mars
la Beatlemania fait son apparition cette année là...
24 Février 1963:
Naissance de Laurent Ruquier, dit,humoriste français????









Mars 1963


4 Mars 1963:

Au procés dit du "petit clamart" l'avocat général a demandé 9 peines de mort pour les neuf accusés, y compris ceux qui faisaient le guet dans un attentat qui n'a tué personne.
Malgré d'exceptionnelles plaidoiries et l'étalage du désastre de ce que fut la politique gaulliste en algérie, la cour condamne 3 des accusés:
- Bastien Thiry,
- Bougrenet de la Tocnaye
- et Prévost
à mort.
Le Monde et toutes les grandes consciences s'en rejouissent publiquement.
La cour en question "cour militaire de justice" avait été déclarée illégale par le conseil d'état le 19 0ctobre 1962, en particulier parce que son reglement ne prévoyait aucune possibilité de recours.
De gaulle a fait voter une loi spéciale le 20 février 1963, prévoyant qu'elle "sera provisoirement maintenue en fonction pour le jugement de toute affaire faisant l'objet de débats en cours(...)
" Le sénat n'avait pas accepté de voter la loi, l'assemblée l'a fait,
De gaulle, le premier ministre Pompidou, le garde des sceaux Jean Foyer, Frey, Messmer, Giscard la signent.
Il s'assoit ainsi sur le conseil d'état.
11 Mars 1963:
Jean-Marie Bastien-Thiry, colonel des fabrications d'armement, polytechnicien, qui a revendiqué son rôle de chef du commando du petit Clamart (lequel a loupé De gaulle et n'a tué personne) est passé par les armes.
Service rapide.
Il n'a pas déposé de demande de grâce, son père l'a fait, De gaulle l'a rejetée et l'a fait exécuter, il est vrai qu'il a eu peur et que quelques débris de verre lui ont écorché la peau.
Les anti peine de mort et les grandes consciences de l'époque en particulier Sartre, Malraux, Mauriac, Michelet, ainsi que les futurs leaders de cette grande cause, tel Badinter, approuvent la mort pour l'iconoclaste qui n'a tué personne.
Photo de Bastien-Thiry en famille: Ils auraient pourtant pu souligner que pour cette execution, De gaulle a été obligé de faire une loi speciale prolongeant la durée de vie de la cour militaire de justice que le conseil d'état avait declaré illégale, cette juriduction n'ayant pas de voie de recours.
Le soir de l'exécution, De gaulle la fête en banquetant à l'Elysée avec les membres des différents tribunaux militaires qu'il a monté dans ce but.
Chaque année une cérémonie se tient en sa mémoire au cimetière des condamnés à mort.
L'association qui maintient son souvenir diffuse l'émouvante plaidoirie qu'il prononça lui-même lors de son procès et qui commence par "il n'y a pas de vent de l'histoire, il n'y a pas de grand vent de l'histoire, il n'y a que la volonté des hommes."
19 Mars 1963:
Bombe atomique dans le Sahara, les ricains l'annoncent au monde ébahi, le peuple algérien n'en saura rien pendant plus de trente ans.
Mais Ben Bella en profite pour tester les résistances françaises, il nationalise les salles de cinéma et les coiffeurs.
La france bouge pas, il peut donc continuer.
20 mars 1963: Au Caire, le colonel Boumediene, après avoir rappelé à la presse que les signataires des accords d'Evian:
Belkacem Krim, Ben Tobbal, Saad Dahlab, M'Hamed Yazid, Boula-Hrouf, Ben Yaya, Reda Malek, le docteur Mostefaï, le colonel Ben Aouda Ben Mostephaï, sont chassés du pouvoir par la révolution socialiste, dans une péroraison qui a le mérite de la franchise:
"Qu'a fait la France quand elle a été victorieuse?
Elle a fait payer les vaincus, occupé leur territoire.
Pourquoi la France serait-elle surprise?
Elle a perdu la guerre, il est normal qu'elle paie.
C'est la loi imposée aux vaincus."
29 Mars 1963:
Première vague de nationalisation, Ben Bella annonce 500.000 hectares nationalisés, les pieds noirs sont toujours là mais dit-il "il y a insuffisance d'exploitation ".
Avec le million d'hectare declaré "biens vacants" en Octobre 62, cela fait 1,5 millions d'hectares nationalisés et confiés à l'autogestion.
Parmi les domaines nationalisés celui de Averseng, dans la Mitidja, dont le propriétaire a eu deux heures pour faire ses valises, qui employait 700 ouvriers ce jour de nationalisation, et qui recevra ensuite, dès juin, des délégations étrangères conviées à admirer la ferme modèle algérienne.
Dans la foulée sont nationalisés les "entreprises à caractére industriel, commercial, artisanal et minier , toutes les exploitations agricoles et sylvicoles, tous les locaux, immeubles ou portion d'immeubles qui, à la date du 22 mars 1963 ont fait l'objet d'une constatation de vacance".
Un proprietaire d'appartement ne pouvant habiter plusieurs d'entre eux se voit réduit à son habitation pincipale.
Un industriel parti passer des vacances avec sa famille en métropole apprend à son retour qu'il a été declaré "bien vacant" etc...
On se reporterra à mon excellent livre "pieds noirs en algérie après l'indpendance", à l'Harmattan. pour plus d'anecdotes des survivants. Bien entendu pour l'indemnisation, on attend toujours
30 Mars 1963:
Henri Borgeaud, ex sénateur français, propriétaire du domaine de "La trappe" près d'Alger, symbole pour les communistes et leurs amis du gros colon, est expulsé d'algérie et son domaine nationalisé.
Aucune réaction coté français, farouche défenseurs des déclarations d'intention d'évian, qui interdisent sans indemnisation préalable une telle action, sinon une sourde approbation.
Il a encore eu de la chance car le reste des colons, gros ou petits seront à leur tour expulsés et nationalisés en octobre alors qu'ils auront, eux, engagés les frais de campagne de l'année, ce que n'a pas eu le temps de faire Borgeaud.
Par ailleurs....:
1 Mars 1963:
Grève totale des mineurs de fond de Lorraine et du Nord
La Lorraine reprend le 31 mars et le Nord le 05 avril
Le 04 avril le gouvernement avait accordé 11% d'augmentation
2 Mars 1963:
La décision pour la mise en route de la construction du premier SNLE est signée, il se nomme le projet le Redoutable
13 Mars 1963:
Le premier brevet français de bouteille en plastique est déposé par la société Elco-Lesieur
16 Mars 1963:
De Gaulle en voyage aux Pays-Bas
129 Mars 1963:
Sortie à New York du film "Les oiseaux" d'Alfred Hitchcock









Avril 1963

5 Avril 1963:

Le comité des affaires algériennes de ce jour avertit (secrètement) le gouvernement algérien que "toute nouvelle spoliation de propriété française aura ses répercussions sur le montant de l'aide économique de la france".
Dans l'immédiat, l'aide est bloquée pour un montant égal aux montants des frais culturaux engagés par les ressortissants français en algérie, et que le gouvernement algérien s'était engagé à rembourser, "un engagement de plus non tenu."
A son tour Bidault ancien président du Comité National de la Résistance pendant la guerre, où il a succédé à Jean Moulin, ancien chef d'état, ancien premier ministre, ministre des affaires étrangères d'innombrables fois, qui a créé pour défendre l'algérie française un nouveau CNR, est expulsé d'Allemagne (où il avait essayé en vain de faire jouer l'amitié qui le liait à Adenauer) vers le Brésil.
Il ne reviendra en France qu'après l'amnistie de 68, il ne verra jamais ce qu'il annonçait comme imminent:
" verrons-nous un jour De gaulle jugé pour haute trahison."
11 Avril 1963:
Le ministre des affaires étrangéres, Mohamed Khemisti est assassiné, par un "fou" retrouvé pendu dans sa cellule fin 66. Le jeune et fringant Bouteflika est promu à ce poste.
17 Avril 1963:
Khider qui était responsable du parti unique (le FLN) en profond désacord avec Ben Bella, en particulier à cause du désastre que constitue l'autogestion, démissionne et se réfugie en suisse.
Ben Bella ajoute son job (secrétaire général du F.L.N.) à tous ceux qu'il a déjà.
(chef de l'état, premier ministre, ministre de l'intérieur, ministre des finances).
18 Avril 1963:
Sous Lieutenant de parachutiste, membre de l'O.A.S. métropole, poéte, écrivain, Jean de Brem est cerné dans un appartement où il se réfugiait.
Sur renseignement, la police entoure jean de Brem et Serge Bernier, dans la rue de l'Estrapade, au petit matin.
Jean de Brem essaye de se sauver, la police le couche d'une balle dans la jambe puis l'égorge.
Des passants attirés par le coup de feu sauvent la vie de Bernier, au moment où il allait subir le même sort.
Les journaux annoncent:
"Un voleur de voiture tué par les policiers qu'il menaçait. Son complice est arrêté."
Sartre approuve ainsi que toutes les grandes consciences morales de france.
21 Avril 1963:
Pierre Lafont, ancien député, ancien directeur de l'écho d'oran, raconte ses désillusions:
(extrait de son livre, "l'expiation")
C'est l'époque des grands meetings où le frère Ben Bella, pendant des heures, essaie d'imiter son modèle:"Fidel Castro"
L'enthousiasme est la panacée: avec lui, tout est possible.
Prenons un exemple, la replantation:
le président algérien décide un jour que son pays pâtit du déboisement et qu'il convient d'y porter remède.
C'est un excellent exemple de ce qu'une idée, bonne au départ, peut déboucher sur un résultat ridicule quand l'incompétence se conjugue avec la précipitation.
Au temps des Romains, on pouvait aller des Colonnes d'Hercule à Carthage sans sortir de la forêt.
Aujourd'hui, la terre pelée souffre d'une érosion grandissante.
La disparition de la forêt est probablement due, avant tout, à des modifications climatiques.
Mais aussi à la présence de l'homme qui a besoin de bois pour chauffer ses aliments et, plus encore, à celle de la chèvre qui arrache les jeunes plants au lieu de couper les branches.
Depuis quelques années la France avait entrepris, par la D.R.S. (Défense et restauration des sols), une œuvre admirable mais limitée par les moyens mis à la disposition du service.
On découpait les montagnes arides en courbes de niveau parallèles et, sur ces banquettes, on plantait les arbres adaptés à l'exposition et à la nature du sol.
Les effets de cette entreprise commençaient à se faire sentir.
A Oran (21 avril 1963) Ben Bella déclare:
"Le gouvernement français avait mis autrefois sur pied un programme de reboisement destiné à endiguer ce fléau (érosion) et qui s'étendait sur une période de vingt ans.
"Aujourd'hui, avec l'union du peuple, de l'armée, des organisations nationales, nous devons prouver au monde que nous sommes capables de le réaliser en deux ou trois ans." Et de convier, dans toutes les communes du pays.
les habitants à une "Journée de l'Arbre"
.
Chacun est tenu de planter au moins un arbuste.
Dans l'allégresse, les villes et villages se rendent au lieu désigné et plantent au jour fixé par Alger.
Inutile de dire que ces arbres plantés sans tenir compte de l'époque de l'année, des conditions locales, et privés de soins, ne survécurent qu'à de très rares occasions.
Aujourd'hui, la seule ombre produite est celle des bâtons auxquels ils étaient attachés.
Six mois plus tard, on ne parle plus des arbres .
30 Avril 1963:
Pour une raison administrative quelconque, l'administration française arrête ses statistiques à cette date.
Du 19 mars 62 au 30 avril 63, il y eut d'après les statistiques officielles 3093 disparus.
-306 tués.
- 969 retrouvés vivants.
- 1818 dont on est sans nouvelles parmi les européens d'algérie.
Ce chiffre ne comprend pas les attentats vieux style, c'est à dire dont les corps sont immédiatement retrouvés, un bon millier.
Les harkis et autres musulmans ne sont pas comptabilisés par les statistiques gaullistes.
Les chiffres des pieds noirs sont sensiblement supérieurs.
(30.000 morts ou disparus depuis le 19 Mars).
Jean-Jacques Jordi "Un silence d'état" :
De nombreuses familles de disparus alertent qui leur député, qui leur sénateur, qui leur maire afin de faire pression au moins sur le gouvernement français à défaut d'intervenir sur le gouvernement algérien.
Une des premières démarches à l'Assemblée nationale sera celle, conjointe en janvier 1963, du député socialiste du Vaucluse, Henri Duffaut, de celui du Maine-et-Loire, Hauret (UNR) et celui du Morbihan, Christian Bonnet (Centre démocratique).
****Pour la petite histoire:
Ces trois députés interpellent M. de Broglie sur les "disparus en Algérie" et sur le cas des prisonniers militaires français détenus en Algérie et qui, affirment-ils, subissent des sévices.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires algériennes leur répond (J.O. du 1er février)
"qu'il est certain que nos compatriotes ont été sérieusement maltraités pendant les premières semaines de leur détention alors qu'ils étaient victimes d'une arrestation arbitraire ... Aussi le gouvernement français a t-il élevé une protestation énergique auprès du gouvernement algérien en demandant que les responsables soient identifiés et châtiés.
Cependant, ajoute t-il, à Oran se trouveraient encore quelques Français, ne comprenant ni femmes, ni enfants ... au total il y aurait environ une soixantaine de Français détenus dans les prisons algériennes ... Il est extrêmement improbable que d'autres Français soient détenus en Algérie à l'insu de nos représentants".
Pourtant, quelques mois plus tard, le 7 mai 1963, ce même secrétaire d'Etat, en réponse à une question de René Pleven, indiquait devant les députés que 3080 personnes (européennes) avaient disparu en Algérie de 1955 à 1962 avant de se rétracter devant le Sénat cette fois affirmant le 5 novembre que "1800 personnes avaient disparu mais pas davantage".
C'est au Sénat que les dernières passes d'armes ont lieu entre quelques sénateurs et gouvernement concernant plus généralement les accords d'Evian.
Puis ce fut le silence officiel et on ne relèvera qu'une douzaine d'interpellations du gouvernement par les parlementaires entre 1963 et 1973.
Le 24 novembre 1964, de Broglie intervient pour la dernière fois devant le Sénat affirmant qu'il n'y avait que 1773 personnes disparues dont une quasi certitude de décès pour 1165 d'entre elles.
On ne sait pas sur quels éléments le Secrétaire d'Etat se base alors pour avancer de tels chiffres mais cela ne correspond aucun des rapports consultés datant de cette période!
En revanche, en septembre 1963, le sénateur du Haut-Rhin, Paul-Jacques Kal (Union pour la Nouvelle République) avait directement saisi Pierre Messmer ministre des Armées, lui demandant non seulement des informations sur les militaires disparus en Algérie mais aussi sur les civils disparus.
Messmer répondit qu' "à la fin du conflit algérien, 239 militaires français étaient encore portés disparus ...
Des dossiers complets ont été remis [précise t-il au sénateur Kalb] à la Croix-Rouge lors des enquêtes qu'elle a menées en Algérie.
Il faut reconnaître malheureusement que ces enquêtes n'ont abouti à aucun résultat concret".
En ce qui concerne les disparus civils, c'est justement Jean de Broglie qui répond par lettre au sénateur Kalb le 16 novembre 1963: ...
"Comme je l'ai indiqué récemment, nous avons recensé 1 800 disparus.
A ce jour, la Croix-Rouge a effectué une enquête sur
- 1185 cas sur lesquels nous avons établi
-308 décès
-et 444 présomptions de décès,
ce qui porte à 752 le nombre des disparus que nous n'avons probablement aucune chance de retrouver en vie.
-96 personnes ont été retrouvées et il y a 8 désertions reconnues.
Je fais poursuivre 327 compléments d'enquête.
Il reste donc 615 personnes dont nous sommes absolument sans nouvelles".
Or, le 5 novembre 1963, le nouvel ambassadeur de France en Algérie, Georges Gorse, avait écrit à Jean de Broglie:
"Compte tenu des vérifications systématiques effectuées par les services de l'ambassade et des conclusions relevées dans certains rapports des délégués du ClCR, le bilan des atteintes aux personnes relevées en Algérie depuis la date du cessez-le-feu se traduit aujourd'hui par les chiffres suivants:
- période du 19 mars au 30 juin 1962,
** sur 852 disparus,
** il y a 272 tués,
**205 retrouvés vivants et 375 dont le sort n'est pas précisé.
- période du 1 er juillet au 31 décembre 1962,
sur 1 543 disparus signalés,
** il y a 279 tués,
** 752 retrouvés vivants,
** 6 en détention
**et 506 dont le sort n'est pas précisé".

Bien que possédant tous ces renseignements, Jean de Broglie préfère minimiser aux yeux de l'opinion publique le problème posé par les enlèvements et les disparitions de civils français en Algérie.
Le but avoué du gouvernement français était de faire table rase du problème des disparus afin de développer une plus forte coopération avec l'Algérie indépendante.
Les interpellations officielles du gouvernement français concernant les disparus civils sont rarissimes et elles viennent du Vatican!
Le 26 avril 1965, alerté par Mgr Duval, le pape Paul VI se met en rapport avec René Brouillet, Ambassadeur de France près le Saint Siège pour avoir des réponses quant aux Français disparus ou arrêtés en Algérie, au sort des harkis et à la répression des faits de subversion dans la période qui a précédé et suivi l'accession de l'Algérie à l'indépendance.
Quatre notes sont rédigées, empruntant très largement aux lettres de Jean de Broglie, et envoyées au Vatican.
On n'en sait pas davantage.
D'un autre côté, par les multiples ordonnances, instructions ministérielles et articles de loi pris en faveur des conjoints de disparus par exemple, et cela dès septembre 1962, le gouvernement de l'époque se penchait non sur le sort des disparus mais sur celui des familles de disparus.
Enfin, le raccourcissement du délai habituel pour une déclaration judiciaire de décès appliqué aux "rapatriés d'Algérie" ancrait dans les mémoires non une disparition mais un décès.
Force est de constater que quelques familles de disparus n'ont pas complètement adhéré à la volonté du gouvernement français puisque des associations devaient à l'aube du 3ème millénaire ré-interpeller le gouvernement.
****Fin de la petite histoire

Par ailleurs...:
3 Avril 1963:
Sortie nationale du film "Mélodie en sous-sol" d'Henri Verneuil avec Jean Gabin et Alain Delon
7 Avril 1963:
Troisième Constitution yougoslave, Tito devient président à vie
Tito : « la Yougoslavie à 6 républiques, 5 nations, 4 langues, 3 religions, 2 alphabets, 1 parti »
10 Avril 1963:
États-Unis : naufrage du sous-marin nucléaire américain Tresher au large de Boston 129 mort
12 Avril 1963:
États-Unis :Reprise des troubles raciaux dans le sud, Martin Luther King est emprisonné, les Kennedy le font libérer
20 Avril 1963:
La grotte de Lascaux est fermée au public pour la protéger de la pollution
découverte le 19.09.40, ouverte au public le 14.07.48, Longue de 200 m, la grotte renferme 1500 gravures et peintures qui seraient du Magdalénien ancien (-17000 ans)
30 Avril 1963:
La France annonce la construction de la base d'essais nucléaire de Mururoa sur l'atoll polynésien









Mai 1963

19 Mai1963:

19 Mai 1963 :
Par hasard un élément de l'armée découvre dans une ferme de l'"Oranais", entre "Tenès et Mostaganem", un charnier avec 20 cadavres d'européens enlevés en 1962, rares sont les enlevés dont le sort a pu être fixé de façon certaine.
21 Mai1963:
Témoignage d'un conducteur de train CFA entre Saïda et Méche qui a sauté 7 fois sur les mines entre 1959 et 1962 vers Bou-Rached-Krafa11ah-Mosba-le Kreider- Bouktoub et avant Mecheria.
Décoré de la médaille militaire avec étoile à titre civil par le général Gambiezet mort à 44 ans, des suites des blessures.
30 Mai1963:
Le comité des affaires algériennes de ce jour met fin "immédiatement à l'aide occulte que le trésor apporte par des moyens indirects au budget de fonctionnement de l'Algérie, et qui se monte depuis le premier Novembre 1962 à environ
500 millions(...)
A défaut d'accord, les paiements français en algérie seront effectués par voie "postale".
Si on comprend bien, des mécanismes du temps où l'algérie était française et qui compensaient automatiquement
les déficits budegétaire ont continué pendant un an sans que le gouvernement ne s'en rende compte, 500 millions!
Tout le reste du comité s'occupe des dettes de l'algérie vis à vis de la france.
Pas un mot que les massacres qui continuent.
Par ailleurs...:
2 Mai1963:
Plateau d'Albion : décision, en Conseil de défense, de la construction de la base de missiles sol-sol du Plateau d’Albion dans le Larzac et de la Force Océanique Stratégique.
Le Général De Gaulle veut une défense nucléaire avec des avions, des sous-marins et des missiles sol-air
5 Mai1963:
Première greffe du foie, USA
15 Mai1963:
L'Américain Gordon Cooper accompli 22 révolutions autour de la terre à bord de Mercury VII il effectue un vol de 34 h 19 min 49 s à une altitude de 267 km.
Il parcourt 900 000 km. il largue un satellite : c'est la première fois depuis un vaisseau spatial
16/19 Mai1963:
De Gaulle se ballade en Grèce
18 Mai1963:
Congrès national de la Gauche européenne : les socialistes se disent prêts à une expérience avec les communistes
Convention fiscale Franco-Monégasque
30 Mai1963:
Inauguration du centre d'études nucléaires de Cadarache en Provence


3 TEXTE sur ALGERIE d'Evelyne Sellés-Fischer

Retenir l’ineffable sensation de plénitude qui saisissait devant l’éclat d’un ciel bleu comme aucun jamais ne sera plus, le bleu d’un ciel qui se superposait au bleu ciel de la transparence d’une mer d’huile.
Echange immuable entre ciel et mer, commerce de la beauté.
La beauté des paysages ramène l’homme à sa juste condition de regardant devant l’incommensurable immensité regardée.
Ainsi la beauté de nos paysages nous a-t-elle appris l’humilité tout en forgeant noter imaginaire.
Le pacte que nous avions passé avec la nature, a été rompu par le tragique des événements…
La France na pas connu les véritables richesses que nous avons laissées en Algérie.
Le pétrole ? Non ! Mais plutôt, la lumière, le soleil, et un art de vivre…
Elle ignore cette mythologie particulière aux Pieds-Noirs, de l’ordre de la révélation qui prend racine dans la terre, la mer, le soleil, éléments fondateurs, divinités puissamment païennes.
Elle ignore cette ferveur, cette gravité, cet acquiescement au monde.
Dans l’agitation du départ non préparé, non prévu, quand tout se défait, que devint la douceur de vivre qui imprégnait nos journées ?
La beauté prend à la gorge comme le chagrin.
Elle se cheville au cœur.
Retenir la splendeur ensoleillée des mimosas, l’éclaboussure parfumée de la glycine, la fadeur du jujube, l’âcreté poisseuse de la plaquemine, le melon éclaté, la tomate rebondie.
Retenir les goûts et les couleurs, ces choses dont on ne discute pas…









Juin 1963

3 Juin1963:

Déclaration de Ben Bella :
" nous avons pardonné aux harkis, leurs assassins seront arrêtés et exécutés ".
Les consciences morales sont satisfaites. Bien entendu, paroles verbales.
Bentoumi explique en effet la volonté de vengeance contre "des criminels impunis… Ceux qui sont en prison sont presque tous des opposants au régime…il faut d'abord les désintoxiquer… nous ne voulons pas les remettre à la France, parce que nous ne pouvons pas accepter une saignée de 500 à 600.000 personnes."
Tout le Monde approuve.
Cette déclaration montre bien que le chiffre habituel de 150.000 personnes assassinés pour faits de collaboration avec la france est tout à fait dans les ordres de grandeur.

13 Juin1963:
Avec monique nous nous sommes mariés
Autour de nous la famille proche, tous nos amis étant dispersés.
Mariage à Mauzac et St Meyme
19 Juin1963:
Un "charnier d'une trentaine de corps" est découvert prés de Boghari, musulmans fidèles à la France et pieds noirs fraternellement mêlés.
Le FLN explique qu'il s'agit des pro FLN assassinés par les français; tout le Monde le croit.
25 Juin1963:
Ben Bella arrête Boudiaf (un des historiques, son co- détenu d'Aulnoy) pour complot contre l'autorité de l'état, on raconte qu'ils auraient entre eux des affaires de femmes.
Par ailleurs...:
2 Juin1963:
Arabie Saoudite : abolition officielle de l'esclavage...???
3 Juin1963:
Mort du Pape Jean XXIII à 81 ans après cinq années de pontificat il réforme l'église et prône le rapprochement avec les juifs
5 Juin1963:
Le chah d'Iran fait arrêter l'ayatollah Khomeyni et trente chefs religieux chiites, ils s'opposent à la Révolution blanche
16 Juin1963:
La première femme dans l'espace : la Soviétique Valentina Terechkova 26 ans à bord du vaisseau Vostok-VI, du 16 au 19, elle réalise 48 révolutions autour de la terre un cratère de la lune porte son nom
21 Juin1963:
Election du Pape Paul VI (cardinal Montini), né en 1897
24 Juin1963:
Présentation à la presse de la nouvelle Panhard

** INTEGRATION des RAPATRIES d'ALGERIE

Vous pouvez le document : en cliquant sur "Le petit livre" ci dessous (Les pages se tournent en cliquant sur une page et en la tournant...
ou en agissant avec les indications d"avance de pages...")

Intégration des Rapatriés d'Algérie en France de pierre Baillet










Juillet 1963

au cours de Juillet1963:
Peut-être l'effet des vacances d'été....
mais je n'ai pas trouvé beaucoup de faits marquants pour ce mois de juillet 1963.

A signaler:
André Aussignac est arreté par la gendarmerie, accusé de desertion. Il a été enlevé le 21 juillet 1962, à Maison Carré.
Avec une soixantaine d'autres prisonniers (pour la plupart pieds noirs) il est transporté à la mine de Miliana, où il doit travailler muni d'outils rudimentaires, dans des conditions abominables.
Il est blessé lors d'une premiére tentative d'évasion, torturé, et finit par arriver malgré ses blessures mal soignées à s'echapper de nouveau.
Recuperé par des pieds noirs, il est conduit à Alger et évacué en chalutier sur la france.
Son unité l'avait declaré "déserteur" ce fut le sort à cette période assez systématiquement des enlevés pieds noirs, suspects d'avoir rejoint l'OAS...
le 22 Juillet il est arrêté par la gendarmerie de Villeneuve-sur-lot pendant son voyage de Noce. Interné au Fort di Hâ pour
"Désertion en temps de paix" et sur sa porte de cellule était inscrit "Individu Dangereux à ne pas mettre en contact avec les autres recrues..."
Aussignac est acquitté le 4 septembre. (repris sur "les prisonniers des djounouds" de Yves Sudry.)
Nous pouvez visualiser son Témoignage en cliquant ci-dessous:

TEMOIGNAGE

Par ailleurs....:
2 Juillet1963:

La loi de finances du 2 juillet 1963 interdit la vente à perte et l’abus de position dominante
6 Juillet1963:
Parc de la Vanoise : première création d'un parc national français
il constitue avec 125.000 hectares protégés, la plus grande réserve d'Europe occidentale 107 sommets à plus de 3000 mètres et une faune très riche
13 Juillet1963:
Charles Trenet est incarcéré pour attentats aux moeurs sur mineurs (-21 ans en 63).
Libéré le 10 août.
Il nie les faits. Il avait déjà été incarcéré en 1948 pendant 26 jours aux USA à cause de son homosexualité
14 Juillet1963:
Jacques Anquetil remporte son quatrième Tour de France
19 Juillet1963:
Première greffe d'un coeur artificiel au Texas (survie 4 jours)
Nice :
Un séisme de magnitude 5,8 s’est produit au large, entre la côte italienne et la Corse, accompagné d’un léger raz de marée.
24 Juillet1963:
Création de la réserve naturelle de Val d'Isère en Savoie, 1500 ha
31 Juillet1963:
Loi imposant un préavis de cinq jours avant une grève dans les services publics
Les grèves tournantes sont interdites.
Le préavis ne peut être déposé que par un syndicat
Pendant la durée du préavis, les parties intéressées sont tenues de négocier...









Août 1963

L'hiver 1962/63 a été trés froid, et on nous disait que c'était exeptionnel...
mais l'été ce n'était pas mieux

13 Août 1963:

Ben Bella est agacé par les socialo/communistes qui sont venus "aider" la révolution algérienne, il les réprimande:
"Certains Français nous ont aidés pendant la guerre de libération.
Mais, maintenant, certains de ces Français, heureusement pas tous, cherchent à se substituer à nous.
Cela nous ne l'accepterons jamais"


14 Août 1963:
Ferrât Abbas, ancien président du GPRA, démissionne de son poste de président de l'assemblée constituante algérienne :
"Le parti FLN est une fiction…J'ai attendu que le gouvernement oppose une fin de non recevoir catégorique à la demande de réunion d'un congrès qui était promise,pour protester contre ce coup d'état constitutionnel".

27 Août 1963:
A Marengo, 2 patrouilles de soldats français, qui se portent au secours d'un fermier européen, attaqué par l'ALN ont 6 tués et 15 blessés à leur arrivée sur les lieux.

Il faut se souvenir que les accords d'Evian (cessez le feu) date du 19 Mars 1962
Par ailleurs...
5 Août 1963:

Nelson Mandela est arrêté. Il sera ensuite condamné à l'emprisonnement à vie
8 Août 1963:
Vol audacieux dans le train postal Glasgow-Londres: Un gang d'environ quinze personnes masquées a attaqué tôt le matin le train postal
Ce casse qui s'est déroulé très vite a permis aux voleurs d'emporter un butin estimé à plus de 2,5 millions de livres sterling (l'équivalent de 68 millions de dollars et de 70 millions d'euros actuels). 28 Août 1963:
Le pasteur Martin Luther King, défenseur des droits civiques, organise une marche de la liberté sur Washington:
la plus grande de l'histoire pour la reconnaissance des droits civiques.
Plus de 250 000 personnes, dont 90% de Noirs, défilent dans les rues et se rassemblent sous la statue de Lincoln en manifestant pacifiquement. Lors de ce regroupement, le pasteur noir s'adresse à la foule afin de montrer son opposition aux ségrégationnistes qui persistent toujours. Son discours commence par la fameuse phrase :
" I have a dream " ("J'ai un rêve") et finit en évoquant la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.
30 Août 1963:
Mise en service du téléphone rouge entre la Maison-Blanche et le Kremlin, pour éviter l'éventualité d'une escalade nucléaire entre les deux grands, à la suite d'un malentendu l'accord avait été signé à Genève le 20 juin








Septembre 1963

3 Septembre 1963:

création par Ben Bella de milices "populaires " qui arrêtent, emprisonnent et torturent les opposants au pouvoir
8 Septembre 1963:
Référendum pour soutenir Ben Bella, 99 % de votants et de soutien, un triomphe acclamé comme il se doit par tous les progressistes, le prétexte était d'approuver la constitution
Cette constitution, toujours en vigueur donne tous les pouvoirs au parti représenté par le "bureau politique".
11 Septembre 1963:
PROCES VANUXEM
Devant la Cour de sûreté de l 'Etat français, le procès intenté au général Vanuxem, inculpé de «complot contre l'autorité de l 'Etat».
Il est accusé d'avoir été le chef de l'OAS en métropole Il fut arrêté en même temps que le général Hervé de Brignières et de M. Maurice Gingembre, soupçonné d'être le caissier général de l 'OAS.
**Hervé de Brignière:sorti de Saint-Cyr en 1937, promotion Maréchal Lyautey. Il a combattu en Belgique en 1940 à la tête de 80 cavaliers du 31e Dragon.
Fait prisonnier par les Allemands, il tenta sept fois de s'échapper durant ses cinq années de captivité.
Il a été libéré en 1945. Il a été par la suite affecté à l'Ecole militaire de cavalerie de Saumur.
En 1948, il entre à la Légion étrangère.Capitaine, envoyé en Indochine, il commande le 2e escadron du 1er régiment étranger de cavalerie qui combat en Cochinchine.
Il quitte l'Indochine en novembre 1950 avec trois citations à l'ordre de l'armée.
En 1953, il sort premier de sa promotion a l'École supérieure de guerre. Commandant en 1954, il se porte volontaire,pour un nouveau séjour en Indochine ; il est chargé de former les officiers vietnamiens devant assurer la relève des officiers français. Rentré en France en 1956, il participe à la réforme des études àl'École supérieure de Guerre.
Promu lieutenant-colonel en mars 1958, il participe aux préparatifs des évènements du mois de mai en Algérie.
En août 1958, il prend le commandement du 1er régiment étranger de cavalerie chargé de la pacification du Constantinois.
En 1960-1961, il est chef d'état-major de l'OAS en France.
Arrêté en septembre 1961, condamné en septembre 1963 à six ans de détention criminelle, il sera libéré fin décembre 1965.
Il fut le président de l'Association pour la sauvegarde des familles et enfants disparus enlevés par le FLN en Algérie.
Il échappera en 1970 à une tentative d'enlèvement probablement commanditée par des voyous en quête du « trésor de l'OAS »
( Retiré dans ses terres en Bretagne, il meura à Mordelles (Ille-et-Vilaine) en 1989.)

**Paul Vanuxem: études à l'université de Lille, où il obtient une licence de philosophie.
Il débute sa carrière de professeur au collège Mézeray à Argentan.
A l’approche de la guerre, il embrasse la carrière militaire, et participe à la campagne d'Italie, notamment à la bataille du mont Cassin. Il part ensuite pour la guerre d'Indochine, où il est remarqué et estimé du Général de Lattre de Tassigny.
Il reçoit ses étoiles de Général en 1955.
En 1957, il est nommé commandant de la deuxième division d'infanterie motorisée et de la zone Est Constantinoise sur la frontière tunisienne.
Sous son commandement se développe la « ligne Morice », d'abord simple ligne de barbelés électrifiés le long de la ligne de chemins de fer Bone-Tébessa, qui devient progressivement tout un système d'armes qui prouve son efficacité lors de la bataille de Souk Ahras.
Général de division, puis de corps d'armée, tout en gardant le commandement de la "Deuxième DIM et ZEC", il quitte ce commandement le 28 novembre 1958.
Compromis par la suite dans l'OAS (pseudonyme : Verdun) , il est mis en disponibilité en1961 et traduit en justice.
il est acquitté.
Il est titulaire de 25 citations pendant les campagnes de France, d’Allemagne,d’Indochine et d’Algérie.)
Au procès Wanuxen :
Monsieur Ziano, pied noir, témoigne des tortures qui lui ont été infligées par le Colonel de Gendarmerie Debrosse, ainsi qu'à bien d'autres, dont quelques femmes, au nom de la lutte contre l'O.A.S.
Tout le monde s'en fout, en particulier les spécialistes de la lutte contre la torture, (Vidal, Naquet, Badinter et autres spécialistes) celle-là est une nécessité de la lutte antifasciste..

15 Septembre 1963:
Ben Bella est élu avec un score fabuleux président de la république, dans le cadre de la nouvelle constitution.
De gaulle lui transmet ce message affectueux:
"A l'occasion de votre élection à la présidence de la République algérienne, je vous adresse mes félicitations.
Cette indépendance algérienne, nous l'avons voulue et aidée"

17 Septembre 1963:
Le budget d'aide à l'Algérie pour 1964 et fixé à un milliard, dont 200 millions pour payer les coopérants, lesquels sont munis d'une prime qui, si elle n'est pas qualifiée de "risque" ne s'en approche pas moins.

Pierre Laffont raconte la fin de l'écho d'oran dans son livre l'"expiation"
Nationalisation des trois derniers journaux français en Algérie
23 Septembre 1963:
Histoire d'un pied vert:
N'ayant jamais habité l'Algérie et ayant reçu chez moi des réfugiés algériens que j'ai hébergés pendant les hostilités, je me suis rendu à Alger sur leurs conseils et leurs demandes, exerçant une profession para-médicale, je me suis installé à Alger, 4, rue Arago, au cinquième étage, où j'avais un appartement confortable.
Mon arrivée en Algérie se situe donc à la date du 1er janvier 1963; pas question de colonisation de ma part, ni d'indépendance, pour ou contre, je n'ai jamais abordé ces questions.
A la date du 23 septembre 1963, à 19 heures, je reçus la visite de deux inspecteurs de police, qui me présentèrent un papier indiquant que j'étais purement et simplement expulsé.
Je donnais mon accord et m'inquiétais avec eux comment j'allais régler mon déménagement dans les quarante-huit heures à venir! Pas question, il fallait partir dans les dix minutes et n'emporter (surtout) qu'une valise avec le minimum de choses! Leur joie était grande de voir tout ce que je devrais abandonner, ils évaluaient déjà du regard la razzia qu'ils allaient pouvoir s'offrir.
Je crus bon d'indiquer que j'avais un enfant de trois ans et demi, qui était absent, il était parti en promenade avec sa gouvernante, cet enfant n'ayant pas sa mère, et que, n'étant pas rentré, il fallait que je voie la gouvernante pour lui indiquer que j'étais expulsé et de faire pour le mieux!
Impossible, il fallait partir, et je croisais au bas de l'escalier mon enfant qui rentrait alors que je prenais place dans la trop fameuse Peugeot bleu commerciale, qui sert, de nuit, à ramasser quelques victimes et les incarcérer illégalement et sans motif autre que la vengeance, dans les cellules de la police judiciaire de Bouzaréa, à Alger.
J'arrivais à Bouzaréa et fus mis en cellule immédiatement, alors que, je le répète, il n'y avait aucun motif contre moi, même pas de détail d'expulsion.
Mon fils, celui de trois ans et demi, arrivait le lendemain matin, conduit par sa gouvernante (allemande) de vingt-huit ans. Il fut incarcéré avec moi et dormit cinq jours sur les paillasses pourries des cellules, mangeant de la soupe de tripes comme nous, mais vomissant toute la journée une pareille nourriture.
Je passais mon temps dans la journée à parler très fort avec lui pour qu'il n'entende pas les hurlements des détenus martyrisés à longueur de journée à côté de nous. Les cellules étaient pleines.
Deux Anglais, le père et le fils, âgé de vingt ans, étaient incarcérés là depuis deux mois, frappés toutes les quarante-huit heures, et comme ils me le disaient:
"Si nous savions au moins pourquoi! Ils ne nous reprochent rien! Mais ils doivent piller notre magasin de pièces détachées de voitures à Alger (c'est peut-être là le seul motif!)".
A côté, dans l'autre cellule, il y avait aussi un Anglais travaillant à Alger à la B.P., Société de Pétrole, il était là aussi depuis longtemps et frappé aussi à longueur de journée. Ni sa famille, ni son consulat ne savaient où il se trouvait puisque, je le répète, il s'agit d'une prison clandestine, non déclarée, où les inspecteurs se paient des extras! et pillent les appartements pendant que les gens sont enfermés!
Je pris l'avion huit jours plus tard pour la Suisse où un ami de vieille date m'offrit l'hospitalité.
J'ai donc laissé à Alger même nos souvenirs de famille et, bien que j'aie été déporté et victime de la Gestapo, je n'ai jamais subi pareil traitement.
Un des voyous qui nous gardaient, crut bien faire de mettre son revolver sur la temps de mon fils âgé de trois ans et demi et maintenant mon fils se réveille la nuit avec des cauchemars et me dit:
"Il y a là le vilain monsieur qui veut faire rentrer son morceau de fer froid dans ma tête!" J'ai toutes les peines du monde à lui faire oublier ce geste de tueur professionnel.
Le lendemain matin où je fus incarcéré sous le seul motif d'expulsion, mon fils aîné, habitant Oran, et me rendant visite à Alger, fut tout étonné de trouver la porte de mon domicile ouverte et moi absent! Il y rencontra les deux voyous qui remplissaient leurs poches et qui l'arrêtèrent et le conduisirent aussi en cellule. Motif: est venu d'Oran à Alger pour voler son père en son absence!
Mon fils fut déshabillé, roué de coups et frappé de coups de pied dans le bas-ventre. Il devait repasser une deuxième fois le lendemain, mais une amie à nous ayant des relations en haut lieu, avertit qui de droit et un petit billet arrivait à la police judiciaire de Bouzaréa juste au moment où mon fils allait passer une deuxième fois à la torture
. Il fut libéré immédiatement, les voyous qui l'avaient arrêté lui prirent tout son argent, son portefeuille, sa trousse de toilette, son linge, sa trousse d'outils de voiture et le jetèrent dehors en lui disant: Ce qui s'est passé ici, cela doit rester entre hommes! Vous avez compris?
A noter que mon fils, arrêté et torturé, ne faisait l'objet d'aucun mandat d'expulsion ou d'arrestation, mais que c'est seulement sur leur initiative personnelle et parce qu'il était gênant pour leur razzia, qu'il fut incarcéré. Rentrant à Oran, il déménageait rapidement et rentrait en France alors qu'il pouvait encore le faire.
Ma gouvernante, ou plutôt celle de mon petit, Allemande, âgée de vingt-huit ans, fut frappée, incarcérée, violée, griffée au visage et ressortit quatre jours plus tard avec un œil tuméfié. Elle n'était pas non plus expulsée, mais seulement témoin gênant de la razzia.
Ces voyous me prirent ma voiture, les papiers de celle-ci, les clefs, et la déposèrent dans la cour de la police judiciaire de Bouuzaréa, pour qu'on ne la vole pas! (Matricule 705 L.S. Citroën bleue I.D.)
Les scellés furent, paraît-il, mis sur les portes de mon appartement, au bout de combien de jours, je n'en sais rien! Que reste-t-il ? Nul ne le sait! Cette question étant difficile à poser.
Je pense que les huit jours que nous sommes restés, mon fils et moi, avant de prendre l'avion auraient plus que suffi pour que nous déménagions tout notre mobilier et nos affaires et quitter ce pays en pensant qu'ils étaient encore des hommes et non des bandits.
J'ai écrit à plusieurs reprises à Ben Bella, à l'ambassade de France, c'est le grand silence sur ces choses-là, on ne veut pas entendre parler de cela.
Une seule lettre reçue m'indique qu'aucune loi ou décret ne prévoit actuellement le remboursement de pillage de ce genre. Je ne suis pas le seul dans ce cas-là.
A sa sortie, mon fils est allé remercier la personnalité qui lui avait sauvé la vie en le faisant libérer. Celui-ci lui indiqua que tout cela n'était pas légal, mais que ces voyous se payaient des extras et qu'il leur était difficile d'aller contre!
J'ai vu un détenu voisin partir à l'interrogatoire debout, il revenait porté par quatre voyous, le ventre gonflé par les coups de pied reçus. Je pense qu'il est mort dans la nuit et que sa photo devait paraître dans la presse du jour au titre: Disparitions. Une question se pose, que font-ils des morts? De ceux qui ne peuvent supporter pareil interrogatoire et cela pendant des mois! Est-ce la même équipe qui les jette à la mer?
Je pense que les Arabes algériens doivent bien rire lorsqu'ils lisent des discours et comptes rendus de Coopération Franco Algérienne, ils en font une drôle de coopération dans les caves de Bouzaréa, c'est regrettable que M. de Broglie ne soit pas allé faire un tour là-bas, il aurait vu de belles choses à condition qu'il en soit ressorti!
Quelle bonté nous avons à l'égard de ces fils ou parents d'assassins qui viennent travailler en France et manger notre pain, qu'ils doivent bien rire en sachant ce qui se passe en Algérie, choses que beaucoup connaissent , mais font semblant de ne pas savoir.
De toute façon, j'ai alerté la Croix-Rouge internationale, le consul de Grande-Bretagne et d'autres personnes et journaux de manière que la vérité soit connue, même si elle n'est pas agréable pour certains.

(Extraits du dossier de l'Association de Défense des Français d'Algérie repris par le bachaga Boualem dans son livre L'ALGÉRIE SANS LA FRANCE

29 Septembre 1963:
Le FFS (Front des Forces Socialistes) d'Aït Ahmed (un historique) lance la révolte en Kabylie.
Il a le support de Boudiaf, autre historique, de Mohand ou El Hadj, le dernier patron de la willaya kabyle, d'Oussedik l'ancien communiste.. Il obtient un certain nombre de désertions de l'A.L.N.
Ben Bella n'hésite pas à accuser le Maroc d'avoir monté cette rébellion.
Boumedienne destitue Mohand, puis lance les troupes de l'ALN qui pilleront, violeront, tueront et réduiront la révolte en quelques mois. Aït Ahmed arreté le 17 octobre 1964, condamné à mort, gracié, s'évade le 1 mai 1966 et se réfugie à Genève, où le trésor de guerre du F.L.N. n'a pas été entièrement viré à Alger.
Il y est resté (Aït Ahmed, pas le trésor) jusqu'en 2001.
Pour cristalliser le sentiment national (et aussi pour en finir avec le scandale de la comparaison des terres cultivées par les européens avec celles du secteur auto géré) Ben Bella nationalise ce qui reste de terres appartenant aux pieds noirs, pour bien montrer son amour des pauvres. 500.000 nouveaux hectares sont ainsi ajoutés au "secteur socialiste". Porté ainsi à deux millions d'hectares. On voit aussi que nombreux étaient les paysans européens qui avaient essayé des rester an Algérie, ceux qui s'étaient ainsi accroché n'étant certes pas les plus gros propriétaires, mais bien au contraire ceux qui n'avaient que leur terre pour vivre.

Grand pèlerinage à Chartres, organisé par le grand résistant et écrivain Rémy, groupant plus de 30.000 pèlerins.
Le pèlerinage est destiné à demander l'amnistie pour les partisans de l'Algérie française, Il est présidé par madame Péguy, veuve de l'écrivain, et les veuves des Maréchaux, Leclerc, de Lattre, Juin.
Il a le soutien d'évêques, d'officiers, de la mosquée de Paris, du grand Rabin, de la fédération protestante, des orthodoxes. Le Bachaga Boualem, pourtant musulman fervent, participe au pèlerinage.
Prudents seul un quarteron d'hommes politiques apporte son soutien, Pinay, Naegelen, Bénouville, Dronne. (Bidault et Soustelle sont toujours "en fuite").
De gaulle reste de marbre, jean Foyer, garde des sceaux aussi.
Frey fait saisir les affiches et perquisitionner chez Rémy, Mesmer interdit aux militaires d'y participer.
Par ailleurs...:
4 Septembre 1963:
Décès de Robert Schuman, homme politique français '(1886)
12 Septembre 1963:
Valéry Giscard d'Estaing lance un plan de stabilisation des prix
La Porsche 901 est présentée pour la première fois au public à l'occasion du salon de Francfort








Octobre 1963

1 Octobre 1963:

Une note du "comité national pour les musulmans français" fait le point des camps destinés aux harkis.
On y lit qu'il y a 7029 personnes à Rivesaltes, 1656 à Saint Maurice l'Ardoise, 503 à Le Ris et 1114 à Bias. Bias, y lit-on est "consacré aux réfugiés irrécupérables ou difficiles à reclasser (mutilés de guerre en particulier) et à leurs familles.
On en reclassera un certain nombre après prothèse ou rééducation fonctionnelle et formation professionnelle. Les enfants seront scolarisés. Ce résidu ne disparaîtra que par extinction.
Ce camp va passer au 1.1.1964 au ministère de la santé et de la population qui le fera gérer par un établissement public ou une association privée (l'un ou l'autre à créer). " La vie au camp de Bias est longuement racontée par Boussad Azni dans son livre "Harkis crime d'état",
Avec la souris vous accéderez DIRECTEMENT à Internet .. C'est dans un de ses innombrables discours, repris dans Alger Républicain, que Ben Bella officialise la rumeur de l'assassinat d'Abane Ramdane.
"On a dit qu'Abane avait été tué au cours d'une bataille.
Savez vous comment il a été tué? Il a été étranglé par les mains de ces criminels.
Abane est mort étranglé par les mains des criminels du G.P.R.A."
les conditions de cet assassinat:
Règlement de compte entre membres du FLN au Maroc, Boussouf, chef incontesté de ce territoire fait assassiner Abane Ramdane.
Krim Belkacem raconte dans ses mémoires que Boussouf avait coutume d'exécuter les gens que le FLN de Tunis lui envoyait; et que quand lui, Krim, accompagna Ramdane non pas pour l'exécuter comme cela se faisait habituellement, mais pour le mettre en prison aux bons soins de Boussouf, (croyez le si vous voulez) ce dernier, n'ayant rien compris, fit exécuter Ramdane sorti de table pour un besoin naturel.
Un superbe couscous était servi le soir de leur arrivée. Boussouf présenta fidèlement la tête de Ramdane à Krim Belkacem encore à table. Il raconte dans ses mémoires qu'il en eut la digestion perturbée.
Belkacem écrit "une tragique méprise, Boussouf a cru bien faire".
En effet, normalement, tout responsable confié à Boussouf devait trépasser, une méprise?
Dure est la vie des chefs terroristes.
Abane Ramdane, kabyle, était la tête politique du F.L.N. , il y a fédéré les oulémas, les centralistes, l'UDMA.
Il est l'âme de la réunion de la Soumam et l'inspirateur de la plate-forme. Il est opposé, en bon kabyle, à tout islamisme, assimilé à l'arabisme.
Après l'échec de la bataille d'Alger, à laquelle il participe, il rejoint l'extérieur où il est accusé de berbérisme parce qu'il défend la primauté de l'intérieur sur l'extérieur et qu'il souhaite un règlement politique, et s'oppose aux extrémistes qui bénissent et organisent les attentats les plus sauvages.
Il en sera une victime de plus.
2 Octobre 1963:
Cherchant un dérivatif aux problèmes de l'Algérie, Ben Bella lance son armée contre le Maroc accusé de saboter sa révolution.
Après des milliers de morts sans résultat décisif la paix est signée, mais l'Algérie entretient sous le nom de Polisario une agitation terroriste endémique dans les confins algero-marocains.
Dans un petit entrefilet, le Monde raconte que, sur les ports algériens, un cadre de déménagement qui reste plus de quatre jours en attente d'un bateau est confisqué par le F.L.N.
Le Monde ne commente pas, il a déjà oublié les déclarations d'intention d'Evian.
8 Octobre 1963:
La France remet officiellement la base de Bizerte aux tunisiens.
Les troupes FLN entre au Maroc pour effacer les "prétentions frontalières du régime féodal de Rabat".
Le président des étudiants algériens, Ouari Moufok en tenue léopard veut "effacer la honte des frontières de Lyautey et la trahison des Kabyles". Tinjoub un petit bordj est occupé.
10 Octobre 1963:
Discours prononcé par Ben Bella le 1.10.1963, rapporté par Alger Républicain ; reproduit par la "France Catholique " du 11 octobre 1963.:
"Des gens, ici, connaissent le camp de Khemisset en Tunisie. Quelqu'un qui s'appelle Boussouf y a tué des milliers de personnes. Il y a aussi des gens, ici, qui savent que notre gouvernement à Tunis a rempli des cimetières entiers des meilleurs cadres de l'Algérie. Ils ont été tués parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec lui."
13 Octobre 1963:
Le colonel marocain Habibi arrive avec mille hommes dans la région contestée.
Il vérifie que la garnison du poste d'Hassi Beida a été massacrée après s'être rendue, et que les effectifs algériens sont importants.
15/26 Octobre 1963:
Le roi du Maroc est arrivé à fédérer tous les marocains dans la lutte contre l'Algérie, il a rallié les fidèles du Glaoui et les "spiritualistes" de Moulay ben Arafa.
Il decréte la mobilisation générale.
Ben Bella mobilise le pays contre la soit disante offensive des marocains. Il arrive à obtenir des chefs militaires kabyles qu'ils se portent sur la frontière marocaine plutôt que de continuer à soutenir la rébellion kabyle, qui en sera très affaiblie et totalement éradiquée.
entre le 16 et le 25 Octobre:
Les marocains reprennent Hassi Beida et Tinjoub. Les Algériens contre attaquent plus au Nord et prend Figuig. La propagande F.L.N. se déchaîne Hassan II et traité de fasciste, on raconte qu'il a livré l'avion de Ben Bella aux français, qu'il est venu aux néo-colonialistes.
On compte 100.000 volontaires à Constantine, 45000 à Sétif. Mohand ou el Hadj en à profité pour négocier un accord qui donne une grande autonomie à la Kabylie.
Bien entendu, cet accord ne sera pas respecté par Ben Bella.
L'A.L.N. occupe triomphalement Ich, présenté comme une immense victoire.
Le chef de poste marocain raconte:
"Je m'appelle Ahmed Akheld, de la tribu des Beni-Ouirain, j'ai 26 ans, je suis le chef des moghaznis. J'ai la charge du poste d'Ich avec vingt-deux supplétifs. Nous n'avons pas d'armements, nous ne disposons que de nos poignards et de quelques sibas (fusils artisanaux) Je suis chargé du bon fonctionnement de ce point d'eau pour le ravitaillement des tribus et des nomades. Jeudi soir, vers 20 heures, un berger m'a prévenu qu'un millier d'Algériens s'apprêtaient à s'emparer de mon poste. Il était même porteur d'un message du haut commandement militaire algérien m'offrant la reddition. Je fis refus. Le tir commença aussitôt. Nos vingt fusils ripostèrent. Je ne pouvais pas prendre contact avec Figuig, car nous n'avions même pas de téléphone. A 9 h 40, Ich était attaqué aux mortiers, survolé par l'aviation. Au huitième coup de mortier, nous arrêtions, ayant épuisé nos munitions. Nous glissions dans l'oued, laissant deux morts sur le terrain."
La radio algérienne diffuse sur toutes les ondes un communiqué émanant du haut état-major de l'Armée Nationale Populaire:
"La glorieuse armée nationale populaire algérienne, sous la conduite de son glorieux chef, le colonel Boumediene, vient d'occuper, après de violents combats, la cuvette d'Ich, que l'ennemi a abandonnée sous la pression de nos chars et de notre aviation."
M. Mir, directeur de la radiotélévision algérienne, évoque à cette occasion les batailles de Stalingrad et de Dien Bien Phu, et annonce que "le colonel" (sic) Akheld est en fuite, que les volontaires du peuple qui affluent à Colomb-Béchar sont dirigés vers la "cuvette" d'Ich, pendant que les troupes constituées en formations homogènes, prennent position sur les crêtes de Tinjoub, repoussant les assauts des chars et de l'aviation. Le peuple algérien est invité à se porter en masse à l'aérodrome de Maison-Blanche où l'empereur d'Ethiopie vient assurer le peuple algérien de sa sollicitude.
En réalité, le roi des rois arrive à Alger en médiateur car, maintenant, Ben Bella cherche un moyen de sortir de l'impasse.
A Maison-Blanche, un incident sérieux vient d'éclater entre les autorités algériennes et les officiers pilotes des Compagnies Air France et Air Algérie. Le directeur d'Air Algérie entend contraindre les cent vingt pilotes et les membres des équipages à transporter des soldats en armes dans les avions réguliers. Ces faits sont graves et la France n'a pas protesté contre cette nouvelle violation des accords d'Evian qui pouvait nous mettre en état de belligérance avec le Maroc.
D'ailleurs, le roi du Maroc a saisi le gouvernement français d'une protestation énergique contre l'utilisation par l'A.N.P. de la base algérienne de Colomb-Béchar "concédée" pour cinq ans à la France.
A Aïn Chouatal, à 120 km au nord-ouest de Colomb Béchar, la population marocaine a mis fin avec ses fusils à l'équipée aérienne d'un hélicoptère soviétique d'où sont descendus neuf civils dont trois étaient des officiers égyptiens.
L'Agence Tass répond par un communiqué très violent:
"Des centaines d'officiers et techniciens militaires français servent dans l'armée marocaine...
En Algérie même, les techniciens et militaires français font de leur mieux pour gêner les opérations de l'Armée de Libération Algérienne.
Pour la France, c'est la guerre du minerai, car c'est précisément sur la frontière algérienne, riche en gisements, que portent les revendications marocaines. Si ce territoire revenait au Maroc, la compagnie Rothschild trouverait très pratique d'acheminer depuis là des matières pour ses usines en France.
"L'allusion déplaît souverainement à Paris et le Négus, en visite à l'Elysée, se voit invité à hâter ses démarches en faveur d'un armistice entre l'Algérie et le Maroc.
Le général De gaulle précise à son invité royal qu'il ne laissera pas "mettre en cause la sécurité des installations de Reggane".
Attaques et contre-attaques se succèdent avec une certaine violence à Tinjoub. Pour dissiper l'équivoque des communiqués de victoire de Boumediene, le général chérifien Driss Ben Aomar convoque la presse internationale à Hassi-Beida. Ainsi l'échec algérien est démontré.
Les pertes de Boumediene sont très importantes à la suite d'une manœuvre désastreuse du "Chinois", plus expert en stratégie politique qu'en stratégie militaire, les Marocains ayant réussi à s'assurer et à conserver le contrôle des points d'eau, le manque d'eau devient une véritable catastrophe pour les renforts algériens qui ne cessent d'affluer et qui sont soumis à des tirs de harcèlement meurtriers.
Boumediene avertit le gouvernement algérien de la nécessité d'obtenir rapidement un arrangement diplomatique et surtout le ralliement définitif des Kabyles avant que le colonel Mohand ne soit avisé de la véritable situation militaire à la frontière algéro-marocaine.
Création du Comité Olympique Algérien
25 Octobre 1963:
Ben Bella annonce triomphalement la décision du chef kabyle de rejoindre le front marocain,c'est "l'union sacrée".
La réconciliation historique est accompagnée de promesses de libération des chefs politiques et de facilités à l'opposition.
Le ralliement kabyle assuré, le peuple algérien mobilisé par le choc psychologique favorable à Ben Bella, rien ne s'oppose plus à l'ouverture de négociations sur le tracé des frontières algéro-marocaines.
Si le stratège politique et militaire de l'Algérie combattante a pris les risques d'une position difficile, à six cents kilomètres de sa base la plus proche, face à une armée qui n'est éloignée que de cinquante kilomètres de ses arrières, si le spectacle de ces troupes et de ces renforts algériens assoiffés, impuissants à prendre l'offensive, est interdit à la presse, c'est que Boumediene vient d'essuyer un véritable revers militaire.
30 Octobre 1963:
A Bamako, réunion de l'Organisation de l'Unité Africaine, Ben Bella, conciliant, diplomate, s'incline devant le roi des rois, qui accueille en même temps le roi du Maroc.
A côté de la djellaba de prières et de paix de Hassan II, le treillis militaire, à la Chou En Laï,de Ben Bella.
L'empereur d'Ethiopie connaît à fond le dossier de la querelle algéro-marocaine, il s'est informé à son dernier passage à Paris de la position de la France qui admet que "les deux postes sont dans la mouvance marocaine".
La presse F.L.N. accuse le Négus de faire partie d'une internationale arabe et africaine des rois.
Bien sûr, l'empereur d'Ethiopie s'en défend, mais il est trop fin politique pour ne pas comprendre que cette Algérie socialiste, que les monarchies africaines et arabes ont aidée à naître, risque de devenir fatale pour tous les régimes d'ordre et de traditions. Alors, la négociation au sommet africain de Bamako ne peut que réussir et le télégramme que Ben Bella adresse à Boumediene:
"Cessez-le-feu immédiat", ramène la sérénité à Colomb-Béchar.
La guerre-éclair n'a fait que repousser les réalités quotidiennes qui réapparaissent plus aiguës encore après la démobilisation des volontaires. Square Bresson, les chômeurs dorment, enveloppés dans, des sacs. A Belcour, au Ruisseau, les djounouds démobilisés se réunissent en groupes d'anciens combattants et manifestent. Le parti est obligé d'organiser des distributions de vivres et collecte, par l'intermédiaire des femmes, du matériel de couchage, des bijoux, de l'argent.
Plus question de fusiller le "Vieux" Mohand. C'est l'aman. Boudiaf est libéré avec quelques opposants.
Ben Bella adresse un message au pays:
"Il n'y a plus qu'une seule Algérie, dont tous les citoyens sont unis, dressés comme un seul homme devant ce danger fomenté par la réaction et la féodalité qui se précise à notre frontière, et qui voudrait menacer les acquis de notre révolution socialiste. A la suite de contacts pris, notamment avec le frère Mohand Ou El Hadj, le patriotisme a triomphé une fois de plus. Dès demain, ceux sur lesquels l'action des forces obscures de la réaction étrangère avait spéculé seront présents sur le champ de bataille, à Hassi-Beida et Tinjoub, aux côtés de leurs autres frères de l'A.N.P. et des militants qui s'y trouvent déjà. Désormais un seul problème existe: celui du juste combat que nous menons. Les problèmes, s'il en existe, seront résolus dans le seul cadre que le peuple s'est choisi : la grande famille du F.L.N. et notamment dans un congrès qui se tiendra, je le réaffirme, au plus tard dans cinq mois. Une commission de préparation de ce congrès doit d'ailleurs commencer ses travaux d'ici deux semaines.
Les travaux préparatoires ont déjà eu lieu à ce sujet. Ce congrès, conformément aux règles révolutionnaires qui nous régissent, conformément au programme de Tripoli, sera organisé démocratiquement. Une fois de plus, le peuple algérien marque une nouvelle victoire et prouve qu'il recèle en lui des ressources inépuisables qui n'ont pas fini d'étonner le monde."

(Dépêche A.F.P.) Certains prétendent que cette palinodie a permis à un certain nombre de harkis de se faire pardonner leur passé, en faisant preuve des qualités militaires acquises auprès des officiers français. Si cela s'est passé, ce doit être très marginal.
Le Maghreb sort éprouvé de cette affrontement fraternel voulu par le clan "chinois". Damas, Bagdad, Le Caire ont joué Ben Bella, mais le Liban, la Jordanie, l'Arabie saoudite, le Soudan et la Lybie, se sont rapprochés de la monarchie marocaine.
Ce même 30 octobre, échauffés par la radio et les journaux une troupe embarque sur le cargo "Hassibal" dans le port de Nemours, un armement monégasque mais qui battait pavillon marocain.
Les 14 hommes d'équipage, pour la plupart français sont arrêtés, torturés, le chef mécanicien arrive à se suicider en se jetant par la fenêtre, ils sont finalement libérés fin 1963.
Ils racontent avoir croisés dans les prisons et les centres de torture de nombreuses victimes françaises.
Par ailleurs...:
4 Octobre 1963:
Le cyclone Flora dévaste Haïti et Cuba, et fait 6000 morts
L'Irak et le Koweit signent à Bagdad le Procès-verbal d'accord concernant le rétablissement de relations amicales
6 Octobre 1963:
Naissance de Nounours - Bonne nuit les petits :
Nounours descend désormais tous les soirs avant 20 h de son nuage chez Pimprenelle et Nicolas, demander à tous les enfants d'aller se coucher.
Avant son départ, le sable doré tombe en pluie sur le lit "Bonne nuit les petits, faites de beaux rêves!"  6 Octobre 1963:
Longarone en Italie : un éboulement sur un barrage en construction provoque un raz de marée et 2000 morts
11 Octobre 1963:
Mort de la chanteuse Edith Piaf (née en 1915)
Gravement malade, elle chante jusqu'à sa mort
Le 14 octobre, 100.000 personnes l'accompagnent au cimetière du Père Lachaise
12 Octobre 1963:
Première Maison de la culture, inaugurée à Bourges
Malraux, ministre de la culture, voulait y regrouper toutes les formes artistiques pour "une culture pour tous"
15 Octobre 1963:
Le chancelier ouest-allemand Konrad Adenauer se retire de la vie politique.
Bizerte, base navale française en Tunisie depuis 1882 est évacuée
16 Octobre 1963:
Visite du Général de Gaulle en Iran jusqu'au 20








Novembre 1963

1 Novembre 1963:

Ben Bella dans un grand discours (qui frappe peu l'opinion, plus intéressée par les batailles entre les armées marocaines et algériennes) annonce la nationalisation de toutes les terres encore propriété des européens (ceux qui sont restés), contraignant ces derniers à l'exil.
Ils attendent toujours l'indemnisation prévue aux accords d'évian.
Il suit les conseils de Michel Raptis, trotskiste sectaire, qui veut mettre en place une auto gestion à la Yougoslave.
Malgré la guerre avec le Maroc (ou à cause ?) l'armée algérienne défile en grand pavois à Alger, 20 .000 hommes, supérieurement équipés de neuf.
16 Novembre 1963:
Grâce à ses gesticulations vis à vis des marocains et à la liquidation de ce qui reste de présence française en algérie, Ben Bella a réussi (provisoirement) à faire taire son opposition, en particulier kabyle.
Par ailleurs...:
1 Novembre 1963:
Sud Vietnam : coup d'état, assassinat de Ngô Dinh Diêm le président de la république
Duong Van Minh devient chef de l'état
Maroc : Confiscation et nationalisation des terres des colons français
3 Novembre 1963:
Thierry La Fronde : première diffusion de la série télé
21 Novembre 1963:
Le Concile Vatican II autorise l'emploi de la langue locale à la place du latin dans la liturgie
22 Novembre 1963:
Assassinat du Président américain John Fitzgerald Kennedy, 46 ans, à Dallas Texas
le vice-président Lyndon Johnson prête serment à la Constitution, en compagnie de Jackie Kennedy
Condamnation à mort par contumace de Mehdi Ben Barka, principal opposant marocain au régime d'Hassan II
24 Novembre 1963:
La première maquette du Concorde en grandeur nature est présentée à la presse
27 Novembre 1963:
Sortie nationale du film "Les tontons flingueurs" de Georges Lautner, dialogues d'Audiard








Décembre 1963

3 Décembre 1963:

Naissance de mon fils Serge:
5 Décembre 1963:
Le Maroc (qui a gagné militairement) et l'algérie signent un accord de paix qui entérine le statu quo, et remet à plus tard le règlement du problème des frontières entre les deux pays.
A Sao Paulo Georges Bidault, successeur de jean Moulin à la tête du conseil national de la résistance, ancien premier ministre déclare :
"il n'y aurait pas eu d'O.A.S. si les promesses de De gaulle avaient été tenues".
Deux cafés tenus par des musulmans mitraillés à Lyon, 3 morts, 3 blessés
17 Décembre 1963:
Boudiaf choisit la liberté, il s'exile , d'abord à Paris.
30 Décembre 1963:
Perpétuité pour l'ex-colonel Argoud (libéré le 15.6.68)
31 Décembre 1963:
La marine fête la fin des travaux effectués à Mers el Kebir, tout est net et clair.
Les statistiques de l'économie algérienne montent par rapport à 61, qui ne fût pas une année excellente, une baisse de 25 % de la consommation d'électricité, de 60 % des transports et de 50 % de la production de vins.
C'est sans doute autour du premier janvier que le C.I.C.R. remet aux deux gouvernements français et algerien son rapport sur les disparus, une enquête réalisée par la Croix Rouge de Mars à Septembre 1963.
Ce rapport est demeuré secret jusqu'en 2004, où le gouvernement français l'a enfin rendu public.
On peut le lire ci dessous.
Il ne fait que confirmer que tous les juifs et chrétiens enlevés ont été assassinés, y compris 50 soldats français, et que des milliers de harkis étaient encore en prison.
Dans son rapport, le C.I.C.R. indique à plusieurs reprises qu'il lui a été interdit de visiter les camps militaires où se trouvaient ces derniers, contrairement à une promesse (une de plus) du gouvernement algérien.
RAPPORT MISSION CROIX ROUGE:


Par ailleurs...:
3 Décembre 1963:

Création de l'Ordre national du Mérite par le Général De Gaulle
L'Ordre national de la Légion d'Honneur et l'Ordre national du Mérite sont le premier et le second des Ordres Nationaux Création de l'Ordre national du Mérite par le Général De Gaulle C'est en fait une uniformisation des divers Ordres du Mérite L'Ordre national de la Légion d'Honneur et l'Ordre national du Mérite sont le premier et le second des Ordres Nationaux 5 Décembre 1963:
Italie : pour la première fois depuis 1947, Aldo Moro forme un gouvernement de coalition intégrant des socialistes
Première réunion de la commission Warren qui enquête sur l'assassinat du président Kennedy
8 Décembre 1963:
Radio : RTF-Inter devient France-Inter, RTF-Promotion France-Culture, RTF-Haute Fidélité France-Musique
14 Décembre 1963:
Inauguration de La Maison de la Radio à Paris par le Général De Gaulle (Architecte Henri Bernard 25.000 m2, 64 studios, 5 km de couloirs, tour centrale 68 m, deux hectares)
Création du Parc National de Port-Cros : zones terrestres et maritimes
21 Décembre 1963:
Débuts officiels de la deuxième chaîne de télévision française diffusion en noir et blanc
22 Décembre 1963:
Chypre : affrontements entre les communautés turque et grecques
29 Décembre 1963:
Renault accorde une quatrième semaine de congés payés.
Elle se généralisera dans les entreprises à partir de 1963
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Dernière modification : 01/11/2015 à 16:01